Le lieu se situe entre les deux communes d’Ouaguenoun et de Boudjima, très loin des premières habitations, la forêt entourant les deux lacs d’Agoulmim est encore vierge comme à ses premiers jours. Le lieu est d’une beauté extraordinaire. Il est au centre d’une forêt large de plusieurs hectares que les habitants de la région dénomment Sahel. Sur les lieux, on peut admirer les eaux limpides de deux lacs. Le premier, appelé Agoulmim Amechtouh, devient sec vers la fin de la saison estivale, alors que le plus grand, appelé Agoulmim Ameqran, reste plein d’eau. D’une beauté extraordinaire mais qu’on ne peut admirer que si l’on traverse la dense forêt qui le cache. Au point de constituer un microclimat humide qui s’étend jusqu’aux alentours. Une riche biodiversité est née et vit depuis des millénaires sur les lieux. Des oiseaux rares et d’autres êtres vivent sur les lieux en toute quiétude. La nature à Agoulmim est encore vierge. Devant une telle beauté, deux alternatives s’offrent. La première est fâcheuse si l’on n’y prend pas garde. Aujourd’hui, aucun lieu ne peut garder éternellement sa pureté comme jadis. Les engins mécaniques s’ouvrent des voies vers les coins les plus reculés de la nature sauvage. C’est justement ce qui arrive actuellement à Agoulmim. Des voies carrossables l’entourent de toute part et à une distance très réduite. La route est à quelques dizaines de mètres seulement hélas. L’activité humaine peut s’avérer néfaste pour la biodiversité et le microclimat local. Une présence humaine peut aussi être bénéfique pour les lieux si la protection devient une priorité. Les autorités locales sont les premières interpellées sur la question. Jusqu’à présent, ce lieu n’a pu garder son état originel que grâce au savoir vivre des anciens. Une véritable prise en charge est à entreprendre par les APC d’Ouaguenoun et de Boudjima qui devront demander l’aide des spécialistes et des services concernés. C’est justement à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides qu’Agoulmim interpelle les élus locaux afin de le sortir de l’oubli. Ce lieu n’a jamais figuré dans les cartes comme étant une zone humide à protéger. Pourtant, ce lieu, s’il venait à être protégé peut également être valorisé au bénéfice de l’économie locale. Les lieux d’une rare beauté naturelle peuvent servir d’espace de détente et de tourisme tout en respectant l’environnement. Cette vocation à mi-chemin entre l’économique et l’environnemental peut créer de l’emploi pour les jeunes de la région. Les élus locaux sont attendus sur ce terrain qui relève de la gestion moderne des collectivités locales.
Akli N.