Une taxe de plus… une taxe de trop

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Le président de ladite association, M.Bairi en l’occurrence, n’a pas été par mille chemins pour fustiger ce texte qu’il qualifie « d’injuste. » M.Bairi a en effet souligné que « l’association des concessionnaires, qui est un partenaire fiable, que ce soit vis-a-vis des pouvoirs publics ou des consommateurs, n’a pas été associé ni même consulté par rapport à cette nouvelle loi. » Le premier responsable de l’AC2A et les autres concessionnaires sont unanimes et dénoncent solennellement cette décision non réfléchie. Il est important de signaler que cette loi a déjà fait des siennes, à commencer par la première victime qui n’est autre que le pauvre consommateur. Ce dernier se retrouve a priori contraint de payer une taxe supplémentaire pour l’achat de sa voiture qui est généralement attendue avec impatience, sachant que le pouvoir d’achat de l’Algérien ne cesse de se déprécier. La parole fut donnée à M.Achaïbou, représentant de la marque sud- coréenne « KIA Motors », le patron de KIA a mis en exergue des éléments économiques lesquel sont adoptée dans les pays qui se « respectent » selon ses dires : « Même les constructeurs étrangers ne prennent pas autant d’argent, et là chez nous en plus de prendre des taxes viagères qui s’élèvent à 25% sur les pièces de rechanges uniquement sans compter les autres taxes ; on ajoute encore une autre ‘fidia’. » Et d’ajouter : « Les constructeurs prennent entre 200 et 250 euros de taxe ». M. Oulmi, directeur de Sovac Algérie qui regroupe les marques allemandes telles que Volkswagen, Audi et Seat intervient à son tour en faveur de sa corporation mais aussi défend les consommateurs, il dira à ce propos que « beaucoup de clients ont renoncé à l’achat de voiture, pis encore, nos concessionnaires ont dû rembourser nombre important de clients ». M.Oulmi ne s’arrête pas là, il va même jusqu’à accuser les pouvoirs publics qui font la sourde oreille. M.Oulmi épaulé par l’un des animateurs d’une radio nationale présent sur les lieux déclare : « Nous avons invité des cadres du ministère des Finances, ainsi que les représentants des concessionnaires pour trouver une solution rapide et efficace à ce problème, hélas, les cadres du ministère ont refusé toute confrontation.” C’est-à-dire que l’Etat veut faire les choses en individuel. Néanmoins, l’association ne reste pas les bras croisés, car elle a déposé des doléances au niveau de la Chefferie du gouvernement et au niveau du ministère des Finances, attendons pour voir!. M.Nouredine Hassaim, Président directeur-général de la marque japonaise Toyota, n’y va pas par le dos de la cuillère et affiche d’emblée son mécontentement et sa panique, il annonce que « d’après les échos qui nous sont parvenus, on enregistre déjà une baisse des ventes de près de 80% », il renchérit : « Dans nos show- rooms c’est la panique car on ne sait même pas comment se comporter avec les clients qui affichent une désolation sans précédent », et de commenter ce chiffre qui fait tant bien que mal peur aux concessionnaires mais aussi aux clients qui se verront priver de leurs voiture déjà commandées, cet outil de transport tant rêvé algériens ! Pour le directeur général de Hyundai, M. Omar Rebrab, cette nouvelle taxe qui est inscrite dans la loi de Finances complémentaire, n’a qu’un objectif : « Briser les bonnes volontés de ce pays, et pénaliser le citoyen algérien qui n’aspire qu’à vivre heureux et avec un confort dont il ne connait pas la couleur. » M.Omar Rebrab, qui n’est autre que le fils de l’homme d’affaires et patron du premier groupe privé algérien Cévital est bien au fait des choses pour dresser un tel tableau qui n’est pas trop reluisant.

Transport en commun, pouvoir d’achat, marché de l’occasion et évasion fiscale

Les concessionnaires algériens regroupés dans une association (AC2A), sont unanimes quant à la question des transports en commun qu’ils qualifient de nul et non avenue. Car on doit le signaler que le métro d’Alger qui en est déjà à sa 25ème année n’arrive toujours pas à prendre les rails, et c’est au moment où on le ministère du Transport le donne pour prêt que des entreprises étrangères continuent toujours de creuser des chemins souterrains. Ajouter à cela, la non-sélection de la société qui doit fournir le matériel nécessaire qui consiste en wagons et autres accessoires. Pour l’histoire du tramway, celui-là l’Algérie et les générations actuelles se souviendrons d’un projet nommé…Désir. Cette taxe va appauvrir davantage le citoyen algérien qui en souffre désormais d’un pouvoir d’achat déjà exorbitant. Cette taxe va puiser directement des poches du citoyen et le concessionnaire n’est qu’un transit dans cette opération financière. Par conséquent, le citoyen algérien braquera son argent vers le marché de l’occasion, un marché du moins qui reste anarchique et obéit à une seule et unique logique celle du «Souk ». Le « Souk » comme c’est connu de tout le monde demeure une façon efficace pour une évasion fiscale qui s’élève à des centaines de millions de dinars. Là où l’Etat est au final le seul perdant. Sauf si et selon quelques avis d’experts en la matière, le pouvoir algérien veut réintégrer l’option de l’importation des véhicules de moins de 3 ans et ce, dans le cadre des différents accords d’association et de partenariats avec les pays de la « Rive nord de la Méditerranée ? ».

L’association des consommateurs a brillé…par son absence ? !

Le président de l’association des consommateurs qui était pourtant convié à prendre part à la réunion et à la conférence a désormais brillé par son absence. Chose qui aurait déplu à l’assistance qui était présente sur les lieux, qualifiant cette déficience de manque de courage et de non-prise en compte de cette frange. N’empêche que les membres du bureau de l’association ont été à l’avant -gardée et ont évalué les répercussion des mesures prises par les pouvoirs publics en rendant publics leurs insatisfactions et leurs amertume. Car ce dispositif discriminatoire porte préjudice non seulement aux opérateurs automobiles mais aussi aux autre activités, tels que le transport, le bâtiment et la construction, la communication et le tourisme. Ensuites ces mesures vont mettre en péril tous les plans d’investissement et de développement établis par les concessionnaires. De plus, l’AC2A conteste l’instauration d’une taxe de 1% sur le chiffre d’affaires des seuls concessionnaires, contrairement aux autres secteurs de service. Le bureau regrette aussi que la réduction de l’IBS de 25% à 19% ne concerne que le secteur de l’automobile. L’AC2A exhorte les pouvoirs publics pour une prise en charge rapide des doléances des concessionnaires mais aussi des clients dans les plus brefs délais.

Lounis Melbouci

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