Rahim démarche les fortunes de Béjaïa

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Objectif : convaincre les épargnants, et notamment les industriels de la place, de lui « prêter » 830 milliards (de centimes) pour la construction de certains modules d’ »Alger-Medina », un immense projet urbain qui sera implanté aux Pins-Maritimes (voir simulation sur www.algermedina.net).

Les moyens ? Une conférence de presse soutenue par de flamboyants moyens audiovisuels et un diner dans un grand hôtel de la ville. Cette peu coutumière façon de lever des fonds prélude concrètement de la naissance du marché secondaire des capitaux en Algérie. Les obligations proposées ont un rendement progressif, net d’impôts, allant de 4% la première année à 6,75% la septième année. Elles sont « théoriquement » sûres, l’emprunt étant adossé à une garantie hypothécaire constituée par l’hôtel Hilton et la tour ABC, propriété du groupe émetteur, évaluée par la commission de surveillance des opérations de bourse (Cosob) à 176% du montant maximal (hors intérêts).

Les titres seront cependant cotés à la Bourse d’Alger c’est-à-dire qu’ils sont immédiatement liquides mais, néanmoins, soumis aux forces du marché à la différence des bons du Trésor. Ils sont achetables chez la plupart des banques, et ce jusqu’au 13 février prochain. La souscription minimale est fixée à 20 000 DA (deux coupons).

A travers un immense travail de communication, Rahim tente de surmonter deux grands écueils. Son emprunt tombe en pleine crise hypothécaire mondiale qui aura vulgarisé chez le moindre quidam certains aspects de la haute finance, jusque-là apanage du seul cercle d’initiés. Il rame surtout contre l’image désastreuse du businessman algérien.

« Je ne suis pas Khalifa », martèlera-t-il face à des journalistes soupçonneux. Peu connu du grand public, l’homme est pourtant l’une des plus grosses fortunes d’Algérie et, depuis quelque temps, une des figures de proue de la fraction dissidente du FCE.

Dahli, société par actions, dont il est le principal actionnaire, possède entre autre l’ex-Hôtel Hilton, racheté à Daewoo-Corporation, la mitoyenne tour d’affaires et l’Algérienne des assurances. Agé de 57 ans et originaire d’Aït-Rzine, il est revenu en Algérie en 1995, après vingt ans passés entre Paris et Genève, à travailler dans l’industrie pharmaceutique.

« J’ai répondu à l’appel lancé au début des années 90 par le gouvernement en direction de la diaspora algérienne pour revenir investir dans le pays », confie-t-il à l’AFP. Maniant une certaine emphase patriotique, il indique que son projet vise à doter Alger du centre-ville qu’elle a perdu et, à travers le recours à l’épargne populaire, associer le maximum de compatriotes à une entreprise aussi gratifiante que profitable.

M. Bessa

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