Pauvre JSK !

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Trop, c’est trop ! Le journal Echourouk qui s’offre un club comme la JSK, c’est, au nom d’un pragmatisme sans principe, souiller les idéaux de diversité et de résistance aux obscurantismes de tous bords portés par une région que le club est censée toujours représenter. Des idéaux donc aux antipodes de ceux que véhicule ce sponsor, porte-voix d’un islamisme autant rétrograde que raciste. Scandaleuse évolution des mœurs : il est si loin le temps où à travers la JSK qu’ont chantée Matoub et Aït Menguellat, des millions d’Algériens exprimaient leur appartenance à une Algérie rebelle à tout monolithisme, celui des ténèbres islamistes encore plus. Le scandale en termes tout simplement d’éthique que représente cette alliance “commerciale” est bien plus grave. Car enfin, où se situent les idées que véhicule le sponsor de la JSK du point de vue idéologique sinon…à l’extrême droite ! Misogynie, ethnicisme, nationalisme passéiste… fonds éditorial du journal Echourouk, qui n’est autre que le substrat idéologique de toute extrême droite qui se respecte. La JSK, sponsorisée par l’un des segments de l’extrême droite algérienne ! Rien moins que cela… A-t-on conscience du côté des dirigeants du club, ou s’en moque-t-on ? Il n’y a que dans ce pays, peut-être, où l’on assimile pragmatisme à permissivité au point de s’allier au diable sans la moindre retenue ni doigté, qui plus est. Peut-on imaginer un seul instant que les dirigeants d’un club comme le PSG, par exemple quand bien même il toucherait le fond financièrement, irait copuler avec un journal tel que Minute, titre de l’extrême droite française ? Passe, donc que les responsables du club aient osé draper d’un burnous en guise de bienvenue à une personnalité politique connue pour ses accointances islamistes et baathistes, M. Belkhadem en l’occurrence. Passe que l’on en soit curieusement à ne plus compter de joueurs enfants de la région du club, ce qui, loin de toute arrière-pensée raciste, n’est pas fait pour servir l’engouement nécessaire à la performance sportive du club. Mais de là à sacrifier tout le capital symbolique de la JSK sur l’autel d’on ne sait quel impératif “managérial” c’est le pas de trop qu’il ne fallait pas franchir. Ni même songer même à franchir. Car, l’on pourrait se poser la trop cruelle question de savoir si l’on est encore fondé à se reconnaître dans la JSK !

Hakim Outoudert

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