UNIVERSITE DE TIZI-OUZOU – Sixième séminaire sur l’eau : Comment traiter naturellement les eaux usées

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L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a organisé, les 12, 13 et 14 juin 2019, le 6e Séminaire sur l’eau, au niveau de l’auditorium de Hasnaoua.

La communauté universitaire, les scientifiques et les organismes spécialisés se sont penchés, entre autres, sur les impacts de la ressource en eau, l’hydrogéologie régionale, l’hydraulique urbaine et barrage et la protection des eaux.

Ce rendez-vous était également une occasion pour l’ADE de Tizi-Ouzou de mettre en exergue les mesures prises par son laboratoire central et son réseau de 21 centres chargés du contrôle de la qualité de l’eau distribuée. En effet, près de 280 000 m3 d’eau traitée est distribuée par l’unité ADE de Tizi-Ouzou.

Ce laboratoire, qui veille au respect et aux exigences réglementaires en vigueur pour satisfaire les consommateurs, malgré les aléas climatiques et autres, intègre dans son plan d’action et ses missions : la sensibilisation de la population sur les sources de pollution. Ces dernières sont occasionnées par le retour d’eau polluée des domiciles aux réseaux d’AEP, l’extraction abusive du sable, la stagnation des eaux dans les réservoirs et les conduites, les coupures d’eau fréquentes et les branchements illicites…

Les responsables de l’ADE déconseillent également la consommation des eaux de sources non contrôlées et d’éviter l’exposition des citernes et bouteilles d’eau au soleil.

Filtres plantés de roseaux : une méthode naturelle

Ce projet est inscrit dans le cadre de l’aménagement d’un parc pour la protection de la zone humide par traitement naturel des eaux usées, issues de la station d’épuration.

Il est basé sur la nécessité de sauvegarder un équilibre écologique pour maintenir un aspect naturel des milieux terrestres, lagunaires, concevoir des loisirs adaptés au milieu, valoriser des milieux naturels d’intérêts écologiques, recourir à une architecture adaptée, créer des sentiers équestres et piétonniers autour du parc et concevoir une station d’épuration par filtres plantés de roseaux.

«Les filtres plantés de roseaux sont particulièrement intéressants pour les collectivités rurales, possédant, la plupart du temps, peu de moyens sur les plans humain et économique. La gestion optimisée des boues et le fonctionnement rustique de la filière sont autant d’atouts», soutient un représentant d’AFITEX Algérie.

Et d’ajouter : «Après un dégrillage (traitement primaire où les particules de diamètres importants sont retenues), les eaux sont orientées vers un filtre végétal où les particules plus fines et les matières solides sont récupérées. Les filières biologiques aérobies font appel aux micro-organismes présents dans le milieu naturel pour dégrader la pollution. Elles s’inspirent des propriétés d’épuration des sols (filtres plantés de roseaux – phytoépuration, filtres à sable) ou des rivières (lagunage, boues activées). L’apport d’oxygène peut être naturel (vent ou système de cascade) dans les petites installations de lagunage. Les bactéries peuvent être libres (boue activée, lagunage) ou fixées (lit bactérien, filtres plantés, filtres à sable, bio-filtre).»

En ce qui concerne l’objectif de la conception d’une station d’épuration par filtres plantés de roseaux, il consiste en «la diminution des taux d’azote, de phosphore, de matières en suspension», conclut-il.

Quant aux représentants de SEAAL, ils ont proposé une formation à la démarche WIKTI dans la gestion des activités de traitement et de distribution des eaux. Une méthodologie innovante développée par les experts de Suez. Elle consiste à diagnostiquer et améliorer le savoir-faire dans l’objectif de faire progresser collectivement une société d’eau et d’assainissement.

Enfin, des excursions sont organisées dans la région, à l’instar du barrage de Taksebt, la Step de Tizi- Ouzou et des captages, au Djurdjura. «Une manière de réunir les participants autour d’exemples concrets sur le terrain», selon les organisateurs de ce séminaire.

F Moula.

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