Débrayage ouvert des fonctionnaires de l’ADE

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Les fonctionnaires des unités de l’Algérienne des eaux (ADE) de Bouira, en plus de ceux de la Direction de wilaya, ont entamé, hier, une grève illimitée afin de demander l’amélioration de leurs conditions de travail et l’augmentation de leur salaire.

Les fonctionnaires grévistes, qui ont refusé de rejoindre leurs postes de travail dès 08h, ont dénoncé la «sourde oreille» de la Direction générale et du ministère des Ressources en eau face à des revendications qu’ils jugent légitimes. Ils ont exigé, en premier lieu, la révision de la grille de salaire et des primes mensuelles. D’après-eux, les salaires appliqués par les services de l’ADE sont dérisoires. De ce fait, ils souffrent d’une grave dégradation de leurs conditions de vie.

A titre d’exemple, un fonctionnaire rencontré sur place nous fera savoir que le salaire de base des fonctionnaires diplômés des universités, classés dans la catégorie 15, ne dépasse pas 17.000 DA, alors que les salaires des fonctionnaires des catégories inférieures sont de l’ordre de 13 000 DA : «Le salaire d’une femme de ménage à l’ADE ne dépasse pas 13 000 DA, soit moins de 6000 DA que le SMIC !», se désole notre interlocuteur, qui ajoute que les promesses de la Direction générale de revaloriser les salaires n’ont jamais été tenues, ce qui a engendré ce mouvement de grève : «Au lieu d’une revalorisation des salaires, nous ne recevons que des promesses ! Il y a de cela plusieurs années, un ancien directeur général s’était engagé à appliquer une augmentation de salaire générale de plus de 25 % mais à ce jour, nous sommes toujours rémunérés au-dessous du SMIC, alors que la totalité des entreprises publiques et des secteurs de la Fonctionne publique revoient périodiquement les salaires de leurs employés à la hausse !»

Par ailleurs, les fonctionnaires ont aussi dénoncé la dégradation de 22 fonctionnaires de l’ADE de Bouira de la 15e catégorie à la 13e sans la moindre justification légale : «Ici, au niveau de la Direction de Bouira, on parle d’une décision de la Direction générale, alors nous ne demandons à quoi riment ces dégradations. Ces fonctionnaires, qui cumulent plusieurs années d’expérience, attendaient de nouveaux échelons et une revalorisation de leurs salaires. Mais aujourd’hui, ils se retrouvent dans des catégories inférieures. Le malheureux dans tout cela, c’est que notre tutelle n’a fourni aucune explication à cette démarche inattendue», ajoute un autre fonctionnaire de la Direction de l’ADE de Bouira.

En plus de ces deux revendications, les grévistes ont exigé le renforcement des moyens matériels, particulièrement au niveau des unités opérationnelles de l’ADE, et des effectifs qui exercent dans ce secteur, notamment à travers l’ouverture de nouveaux postes d’emploi. Hier, durant notre présence sur les lieux, les grévistes semblaient déterminés à poursuivre leur mouvement de grève, jusqu’à la satisfaction de l’ensemble de leurs revendications.

Oussama Khitouche

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