Formation au profit de plus de 400 éleveurs

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Pas moins de 434 éleveurs ont pris part, hier, à une formation de deux jours (mercredi et jeudi) sur l’élevage caprin, qu’abrite la maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa.

Organisée à l’initiative de la subdivision agricole d’Amizour, cette formation vise la promotion de la filière caprine en vue d’en faire une ressource économique locale qui puisse générer de la richesse et un facteur générateur de l’emploi. «Il s’agit d’une formation de perfectionnement au profit d’éleveurs caprins issus principalement de notre wilaya. L’objectif à travers cette formation est de développer la filière caprine. Ce séminaire est encadré par des chercheurs universitaires et des cadres de l’Institut national de recherche en agronomie d’Oued Ghir», a indiqué le subdivisionnaire agricole d’Amizour. Au programme de ces deux journées de formation, différentes communications sur la production de la viande, le lait de chèvre et dérivés (le fromage). «Les participants à cette formation ont été éclairés et renseignés sur plusieurs sujets, liés au choix d’un troupeau caprin pour avoir une bonne viande, produire un lait de qualité et sur les méthodes modernes de fabrication du fromage à partir du lait de la chèvre», a expliqué ce responsable local du secteur de l’agriculture. En outre, des conseils et recommandations ont été donnés aux éleveurs stagiaires sur la manière d’organiser une exploitation caprine laitière avec transformation fromagère.

Lors de cette formation, pas moins de six thématiques ont été développées par les différents intervenants, allant de «la conduite d’un élevage caprin» aux «modalités d’octroi de microcrédits» en passant par «les différentes pathologies affectant l’espèce caprine», «les aspects zootechniques», «les aspects de gestion économique et organisationnel» et enfin «la coopérative agricole comme levier au développement de la filière caprine». À propos de cette dernière thématique, le Pr Moussa Boukrif, responsable du laboratoire RMTQ et enseignant à l’université de Béjaïa dira : «Le développement de l’élevage caprin revêt d’une importance capitale d’un point de vue social, économique, sanitaire et même politique que ce soit sur le plan micro ou macro-économique. Au niveau microéconomique, l’élevage caprin contribue considérablement à la formation de revenus substantiels pour les familles en plus de la couverture des besoins en lait et viande, ce qui permet d’atténuer la pauvreté, d’autant plus que l’élevage et l’agriculture familiale représentent le premier employeur en agriculture de par le monde. Au niveau macro-économique, le lait est la deuxième denrée alimentaire la plus importée en Algérie en raison de la faible production nationale. Cela dit, la substitution du lait de caprin au lait bovin n’est pas raisonnable en matière de quantité, mais tout de même, l’émancipation de la production locale passe nécessairement par la valorisation de l’ensemble de la production y compris les productions camelines et ovines».

Selon lui, «la filière caprine semble bien indiquée pour renforcer la production nationale en lait cru mais aussi jouer un rôle de levier du développement d’une économie rurale», faisant remarquer que «l’élevage caprin, de par les recettes qu’il génère, contribue considérablement à la formation de revenus substantiels pour les familles en plus de la couverture des besoins en lait et viande, ce qui permet d’atténuer la pauvreté, et par la même, l’exode rural.» Il conclura par dire que «l’élevage caprin est considéré comme une véritable locomotive pour l’agriculture, notamment familiale, à travers le fumier.» À noter que la direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa a déjà organisé, en avril 2019, une journée technique sur l’élevage caprin pour étudier les moyens efficaces à mettre en place et la stratégie à adopter pour développer cette filière et encourager la production caprine dans la région. Des enquêtes de terrain pour la collecte des données sur la production de chèvres et les pratiques des éleveurs caprins ont été réalisées dans la wilaya, avant la tenue de cette journée technique. Le but étant d’analyser les données recueillies pour élaborer une stratégie claire en vue du développement de la filière caprine dans la région. Disposant de beaucoup de reliefs montagneux (80%), où cette espèce animale est bien adaptée, la wilaya de Béjaïa est une région propice au développement de l’élevage caprin. La race caprine kabyle, souligne-t-on, à juste titre, représente un dixième du cheptel national qui se chiffre à quelque 4 millions de têtes.

B. S. / F. A. B.

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