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JUSTICE - Procès dit «des usines de montage de véhicules» : L’audience reportée à demain

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Le procès dit «des usines de montage de véhicules», dans lequel sont présumés-impliqués, entre autres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et qui devait s’ouvrir hier au tribunal de Sidi M’hamed, a été reporté à demain mercredi, après le retrait des avocats de la défense. Très attendu par le public, qui s’est d’ailleurs déplacé en grand nombre au tribunal pour assister à l’audience, le procès, qualifié par certains d’inédit puisqu’il concerne un «lourd dossier de corruption», dans lequel sont présumés-impliqués deux anciens Premiers ministres, quatre ministres, une ancienne wali et quatre hommes d’affaires, n’a pu se tenir après que les avocats des prévenus ont demandé son report pour «mauvaise organisation».

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L’institution judiciaire de première instance d’Alger-centre a été en effet assaillie, dès les premières heures de la matinée, par des centaines de personnes venues assister au procès et voir de près les anciens dirigeants du pays dans le box des accusés. Une grosse pagaille s’est installée à l’intérieur et en dehors du tribunal, à telle enseigne que les journalistes accrédités pour couvrir le procès n’ont pu y accéder. D’ailleurs, ces derniers ont protesté devant le bureau du Procureur de la République et ont menacé de boycotter la couverture médiatique du procès.

Dans la salle des audiences, seuls les avocats et leurs mandants, que sont les accusés, ainsi que la constituante du tribunal étaient sur place. Les mis en cause cités à comparaître dans ce procès, qui sont Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal (deux anciens Premier ministres), Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda (anciens ministres de l’Industrie), Abdelaghani Zaâlane (ancien ministre des Travaux publics et des Transports), Mme Nouria Yamina Zerhouni (ancienne wali), Ali Haddad (ETRHB), Hassen Larbaoui (Kia Motors), Ahmed Mazouz (Groupe Mazouz) et Mohamed Baïri (Groupe Ival), ont été introduits dans la salle des audiences et installés derrière une cloison en contreplaqué, afin de les mettre à l’abri des regards.

Un écran géant a également été installé sur le parvis du tribunal, afin de permettre à ceux qui n’ont pas eu la chance d’accéder à la salle d’audience de suivre le déroulement du procès. Et c’est face à ce brouhaha, «suivi d’une grosse pagaille», selon les termes des avocats de la défense, que ces derniers se sont retirés. « Il nous a été impossible d’exercer sereinement dans de telles conditions, le parquet et le tribunal ont mal organisé le déroulement du procès qu’on n’hésite pourtant pas à qualifier d’important», peste Me Selini, avocat de la défense.

Celui-ci a également fait savoir que l’autre raison de leur retrait réside dans «l’ajout des affaires des prévenus Mazouz et Baïri dans le dossier présenté à l’audience, alors que ces deux derniers ne devraient pas y figurer, ou du moins, on aurait dû nous aviser à l’avance de ce rajout tel que stipulé par les procédures». Pour Me Abdelmadjid Silini, «il est impératif de délocaliser le procès vers le siège de la Cour d’Alger qui est plus vaste et pouvant contenir ce genre de procès», dira-t-il, menaçant de refaire la même chose, demain : «Nous allons aussi nous retirer demain, car il est impensable de garantir les conditions nécessaires au procès qui a déjà bénéficié d’un grand tapage médiatique», fulmine encore l’avocat. Peu avant midi, les mis en cause ont pu retourner vers la prison d’El Harrach, sous grande escorte policière.

M. A. T.

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