Le secteur de la santé dans la tourmente

Partager

Des centaines de citoyens de la wilaya se sont rassemblés, hier dans la matinée, devant le siège de la Direction de la santé et de la population (DSP) de Bouira.

Les protestataires dénoncent ce qu’ils ont qualifié de «dégradation sans précédent du secteur de la santé». Les protestataires ont soulevé plusieurs points, dont l’absence de gynécologues dans les cinq hôpitaux que compte la wilaya et de médecins spécialistes ainsi que le manque de moyens, au sein des structures de soins.

Ils ont aussi réclamé l’installation d’une commission d’enquête, afin de déterminer les raisons qui poussent les médecins spécialistes, les gynécologues particulièrement, à quitter le secteur public vers les établissements de soins et les maternités privés de la wilaya : «Les hôpitaux de la wilaya ne disposent d’aucun gynécologue ni radiologue, et ce depuis le 25 juin dernier.

Les services de maternité sont délaissés et n’offrent aucun service. Les parturientes, qui doivent accoucher ou même pour une simple consultation ou un suivi de grossesse, sont obligées de se diriger vers les cliniques privées, qui disposent bizarrement de tous les moyens et effectifs et facturent les simples opérations à des prix exorbitants !», s’exclame un protestataire rencontré sur place. D’autres citoyens ont dénoncé un manque flagrant de moyens, au sein des hôpitaux et des structures de soins, qui date depuis plusieurs moins.

Ils assurent que les salles de soins, les polycliniques ainsi que la majorité des hôpitaux de la wilaya ne disposent même pas de pansements ou de seringues : «Il y a un grave manque de moyens et d’hygiène dans nos structures de soins. Nous nous demandons quelle est l’utilité de ces structures, qui ne disposent ni de moyens humains ni de moyens matériels ! Cette situation est gravissime et, malheureusement, aucun responsable ne lève le petit doigt pour améliorer la qualité de la prise en charge des citoyens dans nos hôpitaux. C’est le pauvre citoyen qui en paie les frais, puisque nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers les hôpitaux des wilayas voisines ou les polycliniques privées !»

Le problème du retard dans la réalisation de nombreux projets de santé a été également évoqué par les protestataires. Des projets inscrits depuis 2007 qui ne sont toujours pas opérationnels, à l’image des deux nouveaux hôpitaux de M’Chedallah et Aïn-Bessem, celui de Bordj-Okhriss ou encore la polyclinique d’Ath-Leqsar et le complexe «Mère et enfant» de la ville de Bouira : «Cela fait des années que la population de la wilaya attend ces projets, en vain ! Nous ne savons pas pourquoi ces projets structurants ne se concrétisent pas, malgré la disponibilité des budgets et des assiettes foncières.

Le ministre de la Santé doit réagir rapidement et débloquer cette situation, qui risque d’avoir des répercussions néfastes sur la population», précise un autre protestataire. La directrice de la santé étant en congé, c’est le directeur par intérim qui proposera une réunion aux protestataires. Une proposition rejetée par ces derniers, qui lui ont remis une plate-forme de revendications et ont promis de revenir à la charge dès la semaine prochaine.

Oussama Khitouche

Partager