Nouveau sit-in des travailleurs devant la direction

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Des centaines de travailleurs de l’Entreprise Nationale des Industries de l’Electroménager (ENIEM) d’Oued Aissi se sont rassemblés, hier, devant le siège de leur direction générale sis au boulevard Stiti, à l’entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou. Toutes les banderoles exhibées par les employés de cette entreprise, qui était pendant les années 70 et 80 l’un des fleurons de l’industrie algérienne aux côtés notamment de l’ENEL de Fréha et de l’ENIE de Sidi Bel Abbès, portaient essentiellement sur leur revendication principale, à savoir l’augmentation des salaires.

En effet, et à l’appel de la section syndicale de l’ENIEM, les travailleurs étaient présents massivement à ce sit-in de protestation devant le siège de la direction générale de l’entreprise. L’objectif de cette deuxième action de protestation est de dénoncer le silence prolongé des responsables censés prendre en charge les mesures nécessaires dans la perspective de satisfaire les doléances des employés. Les travailleurs de l’ENIEM, pour rappel, sont entrés en grève illimitée le 30 avril dernier.

Aujourd’hui donc, ils bouclent un mois de débrayage et aucune solution ne semble se dessiner à l’horizon, d’après les syndicalistes et les travailleurs qui sont intervenus, hier, en marge du sit-in. Le bras de fer risque donc de s’inscrire dans la durée et c’est l’entreprise qui va sans doute en payer les frais, surtout quand on sait que l’ENIEM n’a réussi à sortir la tête de l’eau qu’après l’intervention du gouvernement, il y a quelque années, en faveur de l’effacement de toutes les dettes qu’avait contractées ce complexe industriel.

N’eut été cette mesure salutaire, l’ENIEM aurait sans aucun doute mis la clé sous le paillasson depuis longtemps. Mais l’ENIEM n’est pas totalement sortie de la zone de danger, puisqu’avec la grève en cours, la production est à l’arrêt depuis trente jours. On peut deviner aisément les conséquences d’un arrêt de travail aussi prolongé notamment les pertes qu’aura inévitablement à enregistrer l’ENIEM en ce qui concerne le chiffre d’affaires.

Ce qui risquera sans doute de mettre de l’huile sur le feu, tel que l’ont exprimé les travailleurs hier, lors de la tenue du rassemblement, c’est le fait qu’il y a un vrai risque que la paie de ce mois de mai ne soit pas virée. Quand on sait que nous sommes à la veille de l’Aid el fitr, on peut deviner les conséquences qui peuvent en découler. L’appel à la «sagesse et à la reprise» du travail avec la suspension de la grève, lancé la veille par la direction générale de l’ENIEM, n’a visiblement pas eu l’écho escompté par les responsables de cette usine. En effet, les travailleurs ont répondu hier à leur direction en scandant un nouveau slogan : «Pas de reprise du travail jusqu’à l’augmentation des salaires de tous les travailleurs !».

Aomar Mohellebi

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