Sans salaires depuis 5 mois

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«Nous sommes déjà au cinquième mois sans salaire», s’offusque un agent de sécurité qui se concertait avec d’autres agents. Ces derniers n’ont pas encore reçu leurs quatre mois de salaire. Et un autre d’ajouter: « En principe, nous devions être réglés le 30 septembre parce que des promesses nous ont été données. Imaginez que nous avons passé la fête de l’Aid et la rentrée scolaire sans aucun sou. On ne mendie pas, on demande seulement nos salaires. S’il n’y a pas d’argent, qu’on suspende nos contrats et c’est tout ». En tout cas, tous nos interlocuteurs parlent d’une même voix: « D’ici une semaine, si rien n’est versé dans nos comptes, nous allons passer à une autre action.

Je vous rappelle que nous avions déjà bloqué l’accès à la base de vie en juillet et en août ».  » S’il y avait de l’argent, on ne retiendrait pas nos agents durant quatre mois. C’est leur droit de réclamer leurs salaires », nous confie une source proche de la boîte de sécurité chargée de la sécurité de ce projet. Même l’administration locale reconnait que les moyens financiers n’ont pas suivi les promesses. Ce projet n’avance pas. Et personne ne peut le contredire quand on sait que le nombre de travailleurs sur les chantiers se réduit de plus en plus en mettant les ouvriers en congé sans solde. « Au lieu d’accélérer la cadence en juillet et en août, mois favorables à l’avancement de travaux, plus d’un tiers de travailleurs ont été mis en congé.

Et maintenant, la plupart d’entre nous ne travaillent que quinze jours par mois pour laisser la place aux autres. Est-ce que réellement le projet va avancer avec toutes ces décisions qui vont à l’encontre de la réglementation du travail ? », s’interroge un travailleur contractuel mis en congé pour une quinzaine de jours. Au rythme où est mené ce projet de 48 kilomètres avec tout ce qu’il comprend comme ouvrages et autres structures, celui-ci ne sera pas achevé dans les délais car ceux fixés pour mars dernier ont déjà expiré.

À cela s’ajoute, le problème de l’opposition non levée au niveau de Maâmar où les habitants sommés de quitter les lieux pour laisser passer le passage d’un viaduc long de près de deux kilomètres campent sur leur position. « Nous préfèrerons mourir sous les décombres que de partir. Le labeur de toute une vie a été dépensé pour construire nos habitants. Ce ne sont ni les indemnisations ni encore moins des logements dans des bâtiments qui vont nous miroiter une autre vie », tonne un opposant. Pourtant, ce projet d’une grande importance quand on sait qu’il va entièrement désenclaver la wilaya en la reliant à l’autoroute Est-Ouest était lancé en grande pompe en 2013. Malheureusement, six ans après, il est à uniquement 52% d’avancement à en croire les responsables concernés.

Amar Ouramdane

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