Une équipe au mausolée du Piton

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Une équipe de fouilles archéologiques de l’université Alger 2 a organisé, au cours de la semaine dernière, une séance pédagogique et scientifique au niveau du mausolée le Piton.

«Cette action entre dans le cadre de la session de fouille du mois de juillet 2019 programmée au niveau de ce site historique», apprend-on de M. Arezki Boukhanouf, chercheur et enseignant à l’institut d’archéologie d’Alger.

Un volontariat de nettoyage du périmètre proche du monument d’Akbou a été en parallèle organisé en collaboration avec la population akboucienne, représentée principalement par l’association locale des scouts de Guendouza. «L’opération s’est déroulée dans une atmosphère d’échanges fructueux et d’entraide entre universitaires et associatifs. Cette opération, intervenue aussi sous autorisation du Ministère de la culture, entre dans une dynamique de soutien au dossier de classement sur la liste du patrimoine national», précisera notre interlocuteur.

Le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) «travaille d’arrache-pied pour la revalorisation» de ce site, nous avait déclaré dans nos éditions précédentes Farid Kherbouche, directeur du centre. Ainsi, M. Boukhanouf déclare à ce propos que le dossier de classement formulé par notre équipe est «soumissionné au niveau de la commission nationale chargée de classement», et elle se réunira, ajoutera-t-il, probablement «avant la fin de l’année».

Selon le chercheur chargé du site, il y a 10 ans, le monument du Piton d’Akbou a été inventorié sur la liste supplémentaire des biens cultures de la wilaya, par un arrêté du wali de Bejaia. Ayant cumulé une période de 10 ans, «le monument pouvait être déclassé», souligne-t-il. Par ailleurs, l’étude entamée par A. Khelifa et JP. Laporte et approfondie par les chercheurs de l’institut d’archéologie de l’université d’Alger 2 et de l’inscription dite de Guendouza, découverte au niveau de la sablière, ont permis, précise-t-on, d’étoffer le dossier du classement du mausolée sur la liste des monuments nationaux et replacé dans un domaine, dit «Tête de dragon».

«Ce mausolée est redevenu à l’actualité grâce à la découverte de l’inscription dite de Guendouza qui indique l’existence d’un domaine appelé Kaput dra ou tête de dragon. Cette inscription est en cours d’étude», précisera-t-il encore. Il s’agit en effet d’une pierre taillée et gravée en latin découverte à proximité du site. Le «Piton» d’Akbou est un monument funéraire appelé «le tombeau romain», datant vraisemblablement du troisième siècle après J-C, selon les références bibliographiques de S. Gsell, J- P. Laporte et F. Kherbouche. Il surplombe le versant ouest dominant la ville d’Akbou et la route qui va de Bougie à Beni Mansour.

Il aurait été inauguré pour célébrer la mémoire d’un des gouverneurs de la ville romaine «Ausum», l’ancien nom d’Akbou. Peu de travaux de recherche sont menés jusque-là pour assembler toutes les pièces du puzzle et décrypter les mystères entourant ce monument archéologique. L’état de dégradation du site témoigne de la négligence des pouvoirs publics. Quant à sa réhabilitation et notamment sa restauration, une recherche a été menée en 1994 par Farid Kherbouche, jeune universitaire à l’époque, mais demeure insuffisante.

Menad Chalal

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