«Utile mais incomplet»

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Le projet de loi sur les hydrocarbures, en débat hier mardi à l’Assemblée populaire nationale, est « utile » mais « incomplet » pour parvenir à une politique énergétique globale. C’est ce qu’a estimé hier à Alger, Mohamed Chérif Belmihoub, professeur et analyste en économie. «Le projet de loi sur les hydrocarbures qui est utile et opportun, est arrivé au bon moment», a indiqué, hier, le professeur et analyste en économie, Mohamed Cherif belmihoub. Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, cet analyste en économie a souligné «l’opportunité de cette loi pour trouver une parade au perpétuel problème de la dépendance de l’économie algérienne des énergies fossiles».

Néanmoins, l’intervenant n’a pas omis de relever certaines insuffisances. Il estime à cet effet, que cette loi est «incomplète» et ne règle pas le problème de l’Algérie en matière de politique énergétique. Il parle, en effet, de l’absence d’une réelle politique énergétique nationale. Le professeur Belmihoub relève, par exemple, que l’un des aspects liés au problème énergétique dans le pays est représenté par la consommation interne. «Si l’on ne fait rien à ce niveau, quel que soit le niveau de production réalisé à l’avenir, il ne suffira pas», prévient-il.

Il observe, d’autre part, que faute de n’avoir pas suffisamment investi en matière d’exploration, l’Algérie s’est retrouvée projetée dans une «impasse». «On consomme beaucoup d’énergie et on produit peu, on se retrouve dans une impasse. C’est pour quoi cette loi est peut-être venue pour améliorer la production dans quelques années et non pas dans l’immédiat». Mais, explique-t-il, cette loi sur les hydrocarbures «ne remplace pas une politique énergétique». Pour lui, ce projet de loi sur les hydrocarbures est «peut-être» venu pour améliorer la production et engager un débat sur la nécessité d’instituer une politique, prenant en compte autant les aspects relatifs à la consommation interne que ceux liés à une ouverture dynamique aux énergies renouvelables.

Pour traiter de cet ensemble de questions, l’invité appelle à initier un large débat, dont la finalité, souligne-t-il, devrait déboucher sur la mise sur pieds d’une «politique nationale de l’énergie», appuyée, dit-il, par plusieurs et non pas une seule loi, comme c’est présentement le cas. Une telle politique, explique-t-il, permettrait d’assurer au mieux la transition des énergies fossiles vers l’exploitation du solaire, mais aussi de décider, par exemple, à quels tarifs facturer la consommation ou comment organiser les mécanismes de subvention de l’énergie. Autant de points, note-t-il, «que l’on ne retrouve pas dans la loi discutée à partir d’hier au Parlement». Cet analyste en économie révèle par ailleurs, qu’«en 2025, l’Algérie ne sera pas en sécurité énergétique».

L. O. CH.

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