«Ne soyez pas sourds à nos revendications !»

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Le refus de «tout le système» donne encore de la voix à Béjaïa. En effet, et à l’instar d’autres wilayas du pays, les habitants de Béjaïa se sont encore mobilisés, hier, pour réaffirmer leur rejet du système et défendre leur projet de construction d’une nouvelle République. Depuis le 22 février dernier, les mêmes scènes de ferveur populaire se sont répétées dans les rues de la ville de Yemma Gouraya.

Tel un raz-de-marée, les manifestants ont encore battu le pavé, hier, à Béjaïa, chef-lieu de wilaya, et autant de pancartes et de banderoles ont été brandies lors de ce 10e vendredi de mobilisation contre le système. L’opération «mains propres» enclenchée, ces derniers jours, à l’encontre de quelques hommes d’affaires et des politiques fait partie des réactions populaires à travers les pancartes brandies hier par les manifestants. «Ne soyez pas sourds à nos revendications, écoutez et dégagez !», «La lutte contre la corruption doit commencer par le chef de la bande», «Pas de boucs émissaires, chefs des mafieux dégagez», «Pour une justice libre et indépendante», «Vous croyez que nous sommes dupes, mais vous vous trompez»,… étaient autant de messages que la foule voulait faire passer.

Ne perdant toujours pas espoir de se faire entendre, les citoyennes et les citoyens de la wilaya de Béjaïa, qui sont sortis par centaines de milliers lors de ce 10e vendredi de mobilisation, comptent inscrire leur mouvement dans le temps. «La lutte, puis la lutte jusqu’à la chute du régime», scandaient-ils en chœur, tout en appelant au départ de toutes les figures du système, à leur arrivée à la rue Matoub Lounes. Là, une minute de silence a été observée par les manifestants à la mémoire des 128 martyrs du Printemps noir.

Et la foule s’ébranle de nouveau vers les ruelles étroites de l’ancienne ville, reprenant en chœur le tube à succès d’Oulahlou «Pouvoir assassin». Venus des quatre coins de la wilaya de Béjaïa, des jeunes, moins jeunes et des familles entières commençaient, en milieu de l’après-midi, à affluer vers le centre-ville, au moment même où les premiers manifestants avaient déjà parcouru plusieurs kilomètres. De belles images d’une mobilisation qui ne faiblit pas. En témoigne cette scène d’un enfant jugé sur les épaules de son père brandissant une pancarte sur laquelle était écrit en gros caractère : «Rendez-moi mon Algérie». Une manifestation similaire a été organisée le même jour dans les rues de la ville d’Akbou, où les manifestants ont eu à réaffirmer leur rejet du système.

F. A. B.

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