«Non à la division ! Non à l’ingérence étrangère !»

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Le spectre du docteur Fekhar aura lourdement plané sur le quinzième vendredi de marche pacifique et populaire et le quatrième de ce mois sacré de Ramadhan, avec son lot de slogans et de revendications visant à instaurer rapidement une deuxième République. La triste nouvelle du décès du défunt docteur Kamel Eddine Fekhar aura marqué les esprits en suscitant l’émoi et la consternation à travers toutes les communes de la wilaya dès l’annonce de sa disparition.

D’ailleurs, de nombreux hommages nocturnes lui ont été rendus de Takerboust, en passant par Raffour, Ahnif, Haïzer et bien sûr au chef-lieu de wilaya où une veillée a été observée au niveau de l’esplanade de la Maison de la culture Ali Zamoum. C’est donc tout naturellement que des milliers de manifestants se sont rassemblés, hier, en arborant des portraits du défunt ou en mentionnant son nom en exigeant la justice et la vérité sur sa disparition tragique.

La diaspora mozabite de Bouira était présente en force parmi les marcheurs et ne cessait de lancer des appels pour dénoncer les tentatives de division : «Il n’y a aucune différence entre mozabite, chaoui ou kabyle, nous sommes tous frères et Algériens avant tout. Non à la division, non à l’ingérence étrangère qu’elle provienne de l’Orient ou de l’Occident, rana khawa-khawa», clamera un représentant de la communauté mozabite établi à Bouira.

D’ailleurs, beaucoup de manifestants et de manifestantes arboraient la calotte mozabite, en plus du drapeau algérien sur leurs épaules pour exprimer leur entière solidarité avec la famille du docteur Kamel Eddine Fekhar. «Kamel, repose en paix, nous continuons le combat… Kamel Eddine Fekhar vous dérangeait de son vivant et maintenant ce sont 40 millions d’Algériens qui vont reprendre son combat ! Oserez-vous exterminer tout un peuple déterminé à vivre libre en démocratie ?» s’interrogera une manifestante d’un certain âge.

La foule compacte qui grossissait à vue d’œil, fera une halte devant l’esplanade de la Maison de la culture en observant une minute de silence en hommage au militant et fervent défenseur des droits de l’Homme que représentait le docteur Kamel Eddine Fekhar. Pour d’autres manifestants, c’est le système judiciaire qui était ouvertement interpellé : «Assa azeka, Fekhar yella yella ! Désignez les coupables et enfermez-les à leurs tours en prison !

Pouvoir assassin ! Bensalah, Bedoui partez ! FLN, RND dégagez !» scandaient les marcheurs qui se sont égosillés tout le long du trajet menant de la place publique de Bouira vers le boulevard principal menant au siège de la wilaya. Un itinéraire noir de monde avec des manifestants venus braver la chaleur alors que la marée humaine reprenait en chœur «Chaab yourid Itnahew gaâ», «Anelhou anelhou alma ighli u dhabu», «Y en a marre des généraux !» «Libérez l’Algérie. Nous sommes une démocratie, pas une caserne», «Oui à un État civil, non aux injonctions de Gaid Salah», «Makanch hiwar ma3 l3issaba», pouvait-on entendre en autres slogans sur le parcours de cette 15ème marche populaire.

Hafidh Bessaoudi

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