Mettant en exergue la richesse et la diversité du patrimoine archéologique dans la vallée de la Soummam, le professeur Djamil Aïssani, président du groupe GEHIMAB, a plaidé pour l’urgence de sa préservation. «Patrimoine matériel et immatériel de la vallée de la Soummam» est la thématique de la conférence qu’a animée, jeudi, le Pr Aïssani, au niveau du centre culturel Malek Bouguermouh d’Amizour à l’initiative de l’association scientifique «Amassan N’Ouzrou N’Bechar» de la même localité.
Le conférencier a, dans un premier temps, retracé tous les événements marquants de cette région dans une profondeur historique allant jusqu’avant l’ère chrétienne, en faisant une halte sur l’époque médiévale, considérée comme l’ère prospère du bassin méditerranéen, et plus particulièrement la ville de Bougie et ses environs. Sans omettre d’évoquer des grandes figures et personnages historiques dont les activités et parcours sont liées à cette région de la Soummam, l’orateur s’est appuyé surtout sur les traces et sites archéologiques datant de l’ère libyco-romaine jusqu’à l’époque coloniale, car il trouve qu’il s’agit là d’une pièce maitresse et à conviction pour mettre en valeur l’histoire de chaque région, voire de plusieurs localités de la vallée.
L’objectif de ces recherches est de créer un circuit reliant plusieurs sites ou monuments archéologiques, manière de faciliter les repères aux visiteurs pour leur découverte. «En 2012, nous avons choisi dans chaque commune un site de n’importe quelle période historique, comme la Zaouia d’Izerouken à Souk Oufella, la Zaouia Abderrahmane Aoughilas à Tinebdar, la stèle de Melloussa à Sidi Aich, la maison traditionnelle de Abdelmalek Sayed Ait Djellil, la mine de Timezrit.
Depuis, nous avons initié le musée de la haute vallée de la Soummam à Akbou où nous avons recensé le mausolée de la Zaouia d’Abou Douad», a-t-il expliqué. Sa venue à Amizour n’est pas fortuite puisqu’il y va de la nécessité de dévoiler les études ou recherches sur ce patrimoine concernant cette région s’étalant d’El Kseur, Amizour vers les autres communes, notamment Feraoun, Barbacha et les autres.
Le professeur Aïssani a fait savoir que le travail dans cette région est fait avec le concours du club scientifique «Lefnar» et l’association el kseuroise «Tiklat» pour dépoussiérer la ville Romaine Tiklat, la forteresse Timzizdagt de construction tlemcenienne, les villages traditionnels d’Ait Garet, Ibarissen, sans oublier le musée de Toudja et les salines de Feraoun. «Aujourd’hui, notre présence ici même à Amizour va nous permettre de parler pour la première fois d’un site libyco-romain découvert à Tiazibine qui date du 3e siècle», a-t-il ajouté.
Cette dernière découverte est de taille, car elle pourra faire un élément archéologique intéressant du moment que ce genre de sites ne se trouve que dans la région de Tizi Ouzou et d’Annaba, juge le conférencier qui estime prolonger ses recherches dans les autres communes dans le but de déterrer d’autres sites pour l’enrichissement de ce patrimoine très profond en temps et en espace.
Pour les organisateurs, le volet patrimonial est d’une importance inqualifiable pour une bonne écriture de notre histoire, surtout que cela constitue un trésor pour le développement de plusieurs secteurs, dont le tourisme, une autre manne nécessaire au développement local. Le président de l’association Amassan Azrou N’Bechar d’Amizour promet une série de conférences qui s’étaleront sur plusieurs domaines pour créer un cadre de réflexion et de débats, à condition que cela soit pris en compte de la part des pouvoirs publics, pour joindre la pensée à la concrétisation.
N Touati