Plus de 600 oliviers partis en fumée

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Au moment où l’on s’y attendait le moins, de nouveaux incendies ont été enregistrés, en ce mois d’octobre. Et si la totalité de ceux comptabilisés, lors des deux derniers mois, sont unanimement attribués à «une main criminelle», consciente ou inconsciente, ceux du mois d’octobre, notamment survenus depuis la semaine passée, sont à mettre sur le compte de l’insouciance ou l’inattention, à la limite de l’irresponsabilité, des citoyens. En effet, la période est propice et indiquée, avec le commencement de la saison oléicole, pour la préparation des champs d’oliviers par le débroussaillage et le désherbage et cela par l’incinération des broussailles et herbes mortes.

Cela a fait que, encore une fois, Souk El Tenine et Maâtkas ont été le théâtre de deux incendies dont les conséquences sur l’oléiculture ne sont pas moins désastreuses que celles engendrées par ces sinistres l’été passé. Dans ce sens, plus de 600 oliviers sont partis en fumée. A noter qu’Ighil Oumenchar, dans la commune de Souk El Tenine, a enregistré le feu le plus important à la fin de la semaine passée qui a, à lui seul, consumé 10 hectares de végétation touffue dont 5 ha de surface oléicole. Cela représente 500 oliviers brûlés, en plus du patrimoine oléicole décimé depuis les cinq derniers mois. Dans la commune voisine, Maâtkas, deux incendies importants se sont déclarés aux villages Aït Ahmed et Aït Zaim, où les flammes ont dévoré une surface de plusieurs hectares dont à peu près 2 ha d’oliveraies, soit plus de 200 oliviers, selon le subdivisionnaire de la Circonscription agricole de Maâtkas. Ainsi, les ravages engendrés dans cette région à vocation oléicole sont énormes.

D’ailleurs, le nombre d’oliviers brûlés, rien que ces derniers mois, se comptent par milliers. Pour rappel, plusieurs sinistres du genre ont frappé les deux communes précitées. Et entre juillet et septembre, plus d’une dizaine de feux de forêt ont été comptabilisés, sans compter ceux de moindre importance ou qui ont été maîtrisés promptement par les villageois et les citoyens à leur départ. Si aucune victime humaine, fort heureusement, n’est à déplorer, il n’en est pas de même pour l’arboriculture, qui en a pâti.

En effet, en référence uniquement à quelques villages et au seul secteur de l’oléiculture, le nombre d’oliviers décimé s’élève à 2 100 et le chiffre n’est pas la conclusion d’un bilan exhaustif en la matière, selon nos sources. Les endroits les plus touchés sont ceux situés aux lisières des forêts à la végétation épaisse, comme les villages Thamadhaghth Ouzemour, Aït Ahmad, Aït Zaim, Thihechadhine, Thagdiout, Iverkouken et, surtout, Ighil Oumenchar. «Ces statistiques ne sont pas justes, car nombre de fellahs ne se manifestent pas pour déclarer leurs pertes. Nous les appelons donc à le faire pour d’éventuelles indemnisations que l’État a promises», dira à ce propos le même responsable.

Par ailleurs, concernant ces sinistres, les citoyens et villageois ne cessent d’interpeller et de remettre sur le tapis leur revendication, vieille de plus de 30 ans, quant à l’implantation d’une unité de la Protection civile dans la région qui, à leurs yeux, peut limiter les dégâts. «Ce ne serait pas verser dans la répétition oiseuse que de rappeler cette nécessité, au niveau de notre daïra. Énormément de pertes auraient pu être épargnées si les sapeurs pompiers étaient sur place à temps. Ce qui n’a pas été le cas puisque ces derniers sont dépêchés de Tizi Ouzou et Draâ Ben Khedda. Cela sans compter les incendies maîtrisés par les seuls citoyens avec l’aide des deux APC, en utilisant des moyens de fortune.

Aussi, la brigade installée à l’école de Bouhamdoun, aussi petite soit-elle, en nombre d’éléments et de moyens matériels, a contribué énormément à endiguer le phénomène, l’été écoulé. Mais, malheureusement, celle-ci a plié bagage dès la rentrée passée et la promesse de réaliser un poste avancé, au niveau du parc roulant de la commune de Maâtkas, est demeurée jusqu’à maintenant sans suite. Pourtant, ce projet a été annoncé à grandes pompes mais il est assimilé à un subterfuge destiné à calmer les esprits», ajoutera un autre citoyen.

Rabah A.

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