Pollution à grande échelle

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Les rejets principaux d’assainissement des six communes de la daïra de M’Chedallah sont lâchés dans les ravins et ruisseaux, qui servent de système de drainage naturel, jusqu’à Assif-N’Sahel, transformé en réceptacle géant des eaux usées. Aucun ravin ou ruisseau n’est épargné. Chaque commune comptabilise sur son territoire entre 5 à 6 ravins ou ruisseaux, dont la plupart sont alimentés par des sources vives et coulent en permanence.

Ce sont ces cours d’eau qu’on a choisi pour recevoir des dizaines de rejets principaux d’assainissement sans aucun système d’épuration, provoquant ainsi une pollution à grande échelle. Pourtant, il existe une technique des plus simples qui consiste à réaliser des bassins de décantation, d’autant plus que la topographie de la région, à 80% montagneuse, s’y prête à merveille grâce à la gravitation du terrain.

Cette technique a été testée avec succès à Saharidj, au début des années 1990. Malheureusement, faute d’entretien, l’ouvrage a fonctionné moins de deux ans avant qu’il ne soit totalement envasé et hors d’usage. Cet ouvrage, qui situé à la sortie sud du chef-lieu de la commune, à la bordure de la route secondaire Ighzer-Bouzal, est à l’heure actuelle un malheureux témoin d’une révoltante défaillance de gestion, d’autant plus qu’il aurait suffit d’une simple opération de désenvasement pour le remettre en service.

Au niveau de la plaine de la vallée du Sahel, deux stations d’épuration, dont les dossiers ont été ficelés avec le choix du terrain et l’étude technique, menés à terme, ont été programmées, en 1994. La première à Achadhoukh, à proximité de Raffour, dans la commune de M’Chedallah, la seconde à Toghza dans la commune de Chorfa. Ces deux projets des plus stratégiques sont pour ainsi dire depuis jetés aux oubliettes. Les répercutions catastrophiques de ces dizaines de rejets d’assainissement sur la faune, la flore, au même titre que l’agriculture et la santé publique, ne semblent guère déranger les autorités.

Il faut souligner que cette situation prévaut aussi dans les communes de la région est de la wilaya de Bouira et des daïras de la wilaya de Béjaïa. Assif-Soummam, qui est le prolongement de la vallée du Sahel, en amont, reçoit la totalité des eaux usées des deux wilayas qu’il draine jusqu’à la mer sans qu’aucun ouvrage d’épuration ne soit réalisé le long de ce principal cour d’eau de l’est du pays, qui a été transformé en un grand fleuve d’eaux usées.

Oulaid Soualah

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