Après six jours de recherches, menées depuis jeudi dernier, après la disparition tragique du pompier Mohamed Achour, intervenant au niveau du quartier des 250 logements de Bouira, force est de constater que malgré la fatigue et le froid, la détermination des hommes en bleu ainsi que des bénévoles n’a pas été ébranlée.
Des renforts supplémentaires d’éléments de la Protection civile affluent de plusieurs wilayas limitrophes, tandis que des volontaires civils issus des quatre coins du pays viennent porter assistance. Selon le capitaine Nassim Bernaoui, chef de bureau de l’information et de la sensibilisation au niveau de la Direction générale de la Protection civile, l’effectif des hommes en bleu avoisine actuellement près de 800 éléments.
«Nous avons reçu l’appui de nouvelles équipes de plongeurs qui sont dispersées sur les zones de recherches au niveau des berges de l’oued D’hous de même que les équipes cynotechniques ratissant les berges des différents points de recherches», indiquera le capitaine Bernaoui hier matin.
Par ailleurs, la mobilisation des citoyens est toujours agissante avec l’acheminement de denrées alimentaires, bouteilles d’eau et de jus distribuées en grande quantité pour les pompiers et les civils participant à l’opération de recherche qui s’avère d’heure en heure de plus en plus périlleuse.
Après l’incident de la veille où un sapeur pompier, harassé par la fatigue et le froid, avait été victime d’un malaise cardiaque, immédiatement transféré à l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira et soigné à temps, hier c’était au tour d’un autre pompier d’être secouru, après avoir été pris au piège dans la vase avant de tomber dans l’eau froide de l’oued D’hous.
L’opération de sauvetage par ses collègues a été extrêmement rapide. Il a évité de justesse une noyade certaine après avoir été pris dans les remous de l’oued D’hous en furie. La vidéo diffusée sur le net avait rapidement fait venir la foule pensant qu’il s’agissait du corps de Mohamed Achour qui avait été extrait de l’eau.
Devant le tohu-bohu engendré par la diffusion de ces images, les pompiers présents ont invité les civils à ne plus diffuser de vidéos en direct, car les images pouvaient être mal interprétées en créant un rush sur les zones de recherches.
D’ailleurs, les pompiers sur les berges ne cessaient d’alerter les bénévoles de ne pas s’approcher du rivage car la terre meuble peut facilement céder sous le poids d’une personne. Plusieurs chiens appartenant à des privés étaient également déployés sur les rives en reniflant l’ensemble des bosquets et bocages.
Sur l’ensemble des points de recherches visités hier après midi, les grésillements des talkies-walkies n’arrêtaient pas de donner des instructions émanant de la cellule de crise installée depuis jeudi dernier, notamment pour renforcer les recherches sur certaines zones marécageuses susceptibles de retenir le corps de la victime.
Des recherches qui sont de plus en plus difficiles, notamment avec l’élévation des eaux suite aux dernières précipitations. On apprendra en fin de journée que les zones de recherches ont été divisées en quatre secteurs opérationnels et plus de 160 éléments étaient déployés dans chacun des secteurs, dont près d’une cinquantaine de plongeurs répartis dans ces zones ainsi que pour les différentes brigades cynotechniques activant sur les rives de l’oued D’hous.
Hafidh Bessaoudi