Élu le 29 décembre dernier, le désormais ex-vice-président de l’APW de Béjaïa, Abdenour Derguini, d’obédience FFS,est le nouveau sénateur de la wilaya. Il aura à siéger aux côtés de l’autre sénateur FFS, Mohamed Bettache, lui aussi ancien président de l’APW. Dans cet entretien, il livre ses impressions à la veille de l’installation officielle du Sénat.
La Dépêche de Kabylie : Vous avez été élu avec plusieurs voix d’écart sur les autres candidats. Cela vous réjouit ?
Abdenour Derguini : Cela prouve tout simplement que le consensus est possible, car il y a beaucoup de dénominateurs communs entre tous les élus, quelles que soient leurs tendances. Nous étions sur une bonne dynamique à l’APW en travaillant avec l’ensemble des élus. L’ayant remarquée, ces derniers n’ont pas hésité à voter pour moi et je les remercie de l’avoir fait.
Qu’allez-vous faire en tant que sénateur pour répondre aux attentes ?
Le sénateur n’est pas un gladiateur des temps modernes. Le sénateur peut se réunir avec les élus locaux pour étudier, ensemble, les voies et moyens d’améliorer les conditions de vie de la population. Mais pour cela, il faut redonner la souveraineté aux élus pour qu’ils puissent réellement assumer la noble fonction de représentant du peuple et qu’on puisse s’entraider dans l’intérêt suprême de la population.
C’est-à-dire ?
Mais vous voyez bien que l’élu local, particulièrement le maire, est dépouillé de beaucoup de prérogatives qui étaient siennes auparavant. Le maire d’une commune du littoral ne peut même pas recouvrer les créances relatives aux taxes de séjour des touristes, lesquels viennent passer les vacances dans sa commune sans que la collectivité n’en profite. Outre cet exemple banal, ce même élu n’a aucune mainmise sur le foncier, qui est attribué à tort et à travers, sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit.
Redonner à l’élu local sa véritable place est l’une de vos priorités ?
Absolument. Nous allons nous battre pour que les élus locaux retrouvent leurs prérogatives. Le président de l’APC doit être le premier responsable de sa commune et le président de l’APW au niveau de la wilaya. Ce dernier doit être véritablement l’ordonnateur du budget de wilaya pas un faisant-semblant.
Avant d’être élu pas vos pairs, vous l’aviez été par la population qui attend toujours un CHU…
Pour le CHU, il y a une solution qui ne nécessite pas beaucoup d’argent et laquelle est approuvée par tous les responsables de la wilaya. Mais on tarde à proposer sa concrétisation.
Laquelle ?
Il y a 540 locaux professionnels dits du président de la République, érigés en R+6 ou R+7 à Sidi Ali Lebher, qui n’ont pas été attribués. Il suffit de les aménager pour en faire un CHU digne de ce nom, pour ne pas dire un «Val-de-Grâce». Il sera à quelques mètres de l’aéroport, accessible par la pénétrante et vie les RN 9 et 26. Il n’y a pas mieux pour réaliser un CHU moderne, à moindre coût et en un temps record. Par ailleurs, j’œuvrerai, avec la contribution de tous, au règlement des problèmes qui bloquent certains projets, à commencer par la voie ferroviaire. En tant qu’intermédiaires entre l’administration et les propriétaires terriens, nous ferons en sorte que le projet se réalise et que les propriétaires soient indemnisés à la juste valeur du terrain.
Un mot pour conclure…
Je lance un appel à l’ensemble des élus pour travailler main dans la main dans l’intérêt suprême de la population et éviter de tomber dans le piège partisan.
Entretien réalisé par A. G.