La prolifération des chiens errants est devenue un véritable fléau dans la wilaya de Bouira, notamment au chef-lieu. En effet, beaucoup de meutes de chiens errants sillonnent les différentes voies d’accès particulièrement durant la nuit et parfois même le jour. C’est le cas au niveau de la cité des 56 logements et du pôle universitaire où des dizaines de ces bêtes sillonnant les rues à la recherche de la nourriture sont visibles de jour comme de nuit.
Souvent, ces bêtes se regroupent autour des bacs à ordures installés ici et là et fouinent dans les poubelles quêtant les restes de nourriture. Actuellement, aucun plan de prise en charge de ce phénomène n’est mis en place pour éradiquer ce fléau en initiant des campagnes d’abatage de ces animaux nuisibles et susceptibles de générer des maladies graves (rage gale…) ou encore de s’attaquer aux populations.
Leur abattage reste pour le moment l’unique moyen pour limiter leur prolifération et éliminer le danger d’apparition de maladies, et éloigner le danger d’attaques notamment contre les enfants. Ceci y va de la préservation de la santé publique et de la quiétude en centre urbain. Dans la ville de Bouira, le nombre de ces chiens est très important et ne cesse d’augmenter au fil des semaines et ce au fur et à mesure que de nouvelles portées sont enregistrées pour venir grossir les rangs de ces meutes déjà importantes. Actuellement, aucun recensement de ces bêtes n’est effectué mais l’on peut d’ores déjà et aisément estimer leur nombre à une centaine.
Un chiffre très significatif surtout pour un petit territoire comme Bouira. En règle générale, ce sont les communes qui sont chargées de lutter contre ce phénomène à travers les campagnes d’abattage qui sont menées en collaboration avec des associations de chasseurs et les services de la gendarmerie nationale. À chaque opération, des sorties nocturnes sont organisées pour soit éliminer les chiens errants ou bien les éloigner des habitations. Mais ces campagnes ne sont pas renouvelées, ce qui explique la prolifération rapide de ces bêtes.
Le problème reste donc entier et la situation se corse davantage en été surtout si l’on sait que ces meutes de chiens deviennent très agressives avec l’apparition de la maladie de la rage. Donc, ces bêtes peuvent constituer une menace du moment qu’elles peuvent facilement s’attaquer aux personnes. Il y a aussi un risque en matière de santé publique car les chiens errants peuvent être des vecteurs de maladies telles que la rage. Il y a également un impact économique surtout si l’on sait que dans certaines cas, et dans les communes et les zones rurales, ces chiens errants s’attaquent à des troupeaux, à des élevages ovins ou à des animaux domestiques.
Les attaques de ces chiens errants sont fréquentes et leurs dégâts incommensurables. Dans certains quartiers du chef-lieu, les chiens errant en toute liberté agacent les habitants et troublent leur quiétude car dès la tombé de la nuit, rendant les cités infréquentables. Les citoyens redoutent le plus les attaques de ces bêtes sur les enfants. « Les chiens sont porteurs de rage. Parfois, même s’ils ne sont pas malades, ils peuvent être dangereux.
Je ne peux pas sortir pendant la nuit ou même le matin de peur de croiser une meute de chiens. Les services d’hygiène des communes doivent prendre les mesures nécessaires pour protéger les citoyens » dira un habitant à la cité Farachati de la périphérie de la ville de Bouira. La présence au niveau des cités de dépotoirs anarchiques d’ordures a énormément contribué à la prolifération des chiens errants qui y trouvent à manger.
À cela s’ajoute la dégradation de l’environnement marquée par la multitude de dépotoirs sauvages. À cause de ce phénomène, les habitants de certains quartiers de la ville de Bouira disent vivre la peur au ventre et ont peur de sortir la nuit, alors que certains assurent qu’ils passent « des nuits blanches » à cause des aboiements incessants de ces chiens constituant également une menace pour les fidèles qui sortent pour accomplir leur prière de l’aube (El Fedjr). Pis encore, des parents sont horrifiés à l’idée de voir leurs enfants, qui sortent pour jouer, se faire attaquer par ces chiens. Ces derniers s’introduisent aussi dans des immeubles et suscitent désagrément et peur chez les habitants surtout les enfants. Donc des mesures doivent être prises incessamment pour venir à bout de ce phénomène qui inquiète et trouble la tranquillité des populations.
T. F.