Situé à 20 km de la capitale des Ath Abbas, le village Zina est excentré par rapport au chef-lieu communal d’Ighil Ali. Ce patelin a connu les affres de l’exode rural, déclenché par les incursions impromptues des hordes de terroristes islamistes, qui faisaient des descentes punitives dans les contrées éloignées.
A l’époque de la décennie noire, marquée par la violence islamiste, les villageois ont été contraints de «prendre leurs jambes à leurs cous» pour échapper à une mort certaine. Au recouvrement de la paix civile, peu d’entre eux y sont revenus. Actuellement, le village ne compte plus qu’une vingtaine de familles qui vivent dans des conditions «exécrables», à cause de multiples carences. Il y a, d’abord, le problème du transport, qui n’est tout bonnement pas assuré dans ce patelin perché à près de 700 mètres d’altitude.
Cela se répercute négativement sur le quotidien déjà lourd des villageois non véhiculés. L’eau potable fait partie aussi de ce lot d’insuffisances. Cette denrée vitale est si rare sur les réseaux de distribution que les villageois se rabattent sur l’achat de l’eau au prix de 1 000 DA la citerne. L’assainissement est un autre problème qui perdure depuis des lustres dans ce village en raison de l’absence de programmes d’extension du réseau.
Beaucoup d’habitants se voient obligés d’aménager des fosses septiques pour évacuer dans la nature les eaux usées, ce qui porte un coup à l’environnement, déjà pollué par toutes sortes de dépotoirs sauvages, faute d’une collecte régulière des déchets ménagers. «Tous les habitants qui habitent encore dans ce village ne le font pas par gaieté de cœur, car ils n’ont pas les moyens de s’installer ailleurs. A Zina, tout manque, même les commerces n’existent pas. Nous demandons un plan d’urgence pour nos contrées montagneuses, car souffrons de carences en tous genres», déplore un habitant.
S. Y.