Rencontre régionale sur le désherbage en milieu céréalier

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Une rencontre régionale sur la lutte contre les mauvaises herbes envahissant les superficies de céréales a eu lieu, mercredi dernier, à l’Institut d’enseignement professionnel des métiers agricoles de Bouira. La rencontre a regroupé six wilayas du centre du pays et a été organisée par les services de la DSA de Bouira, de la Chambre d’Agriculture ainsi qu’une firme internationale spécialisée dans les intrants et autres produits phytosanitaires.

Mourad Allam, représentant de ce groupe, présentera le nouveau produit de cette société qui est un herbicide à double action : «Le désherbage chimique est très important pour la réussite de la production et du rendement des céréales, avec bien sûr tout un itinéraire technique à respecter», indiquera-t-il en soulignant que c’est en cette période qu’il faut procéder au désherbage et enlever les mauvaises herbes pour avoir de bons rendements. Le produit qui se définit «innovant» à double action dispose, selon les représentants de cette firme, un large spectre pour éradiquer les mauvaises herbes et son efficacité a été prouvée au terme de trois années d’essai et cette année, c’est le lancement officiel de ce désherbant.

Pour Mohamed Badis, expert auprès de cette firme multinationale, le nouveau produit peut mettre un terme à différentes mauvaises herbes, notamment le brome qui effectue des ravages dans les céréalicultures à travers la wilaya de Bouira. «Notre présence à ce séminaire se veut une garantie d’accompagnement pour les céréaliers qui déplorent chaque année des pertes dans leurs cultures», a souligné M. Badis. Lors de cette rencontre, des experts, des chercheurs et autres intervenants expliqueront aux agriculteurs l’intérêt du désherbage dans les cultures des céréales diverses. Ainsi, plusieurs communications ont été données pour présenter aux agriculteurs et aux céréaliers les résultats des dernières recherches effectuées par cette firme spécialiste dans la recherche et dans la distribution des produits et intrants phytosanitaires.

Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont développé les différentes méthodes agronomiques et mécaniques de prévention contre les mauvaises herbes en mettant en exergue la lutte résolue intégrée en utilisant les produits chimiques, dont le produit désherbant à double action des cultures des céréales blé dur et blé tendre. M. Fellak, chercheur au niveau du Centre de recherche en biotechnologie de Constantine, expliquera aux agriculteurs l’origine de la résistance des mauvaises herbes et comment éviter la multiplication de cette résistance : «Il faut que le désherbage entre dans le cadre d’une stratégie et ne pas penser systématiquement à une lutte chimique.

Il faut d’abord respecter la rotation des cultures, le bon réglage des machines, intervenir au moment opportun pour traiter les mauvaises herbes et tout un processus pour éviter les problèmes de résistance dont les agriculteurs nous font part… Cette résistance n’est pas due au fait d’application de l’herbicide, c’est une chose naturelle pour les mauvaises herbes. Aux États-Unis, des plantes, des adventices des cultures, ont été trouvées depuis 1888. Ce sont des banques de germes et en plus ce ne sont pas de mauvaises herbes. L’herbe n’est pas mauvaise, elle est tout simplement étrangère à la culture en place.

Ainsi, bien avant la révolution industrielle aux USA, les chercheurs de l’époque ont trouvé certaines plantes résistantes aux matières actives au cours des années 1960. Il s’agit là d’un phénomène naturel qui existe dans les adventices de cultures, mais nous l’avons accentué par l’utilisation du même herbicide, une sorte de sélection naturelle a été ainsi créée. La résistance ensuite se multiplie et le traitement n’est plus efficace par la suite», estime le chercheur. Céréaliers et intervenants ont ensuite échangé leurs points de vue au cours d’un débat, ce qui a permis aux agriculteurs d’être mieux informés sur l’utilisation des désherbants chimiques.

Les services de la DSA, présents sur place, estiment pour leurs parts qu’il est impératif de sensibiliser sur le désherbage des parcelles et surtout que tous les agriculteurs adhèrent à ces pratiques car les mauvaises herbes se propagent facilement d’une parcelle à une autre en causant des dégâts irréversibles sur le rendement en céréales. À noter que plus de 7 000 céréaliers activent au niveau de la wilaya de Bouira et que leurs exploitations sont souvent touchés de plein fouet par les ravages du brome, mais également du coquelicot et autres mauvaises herbes en l’absence de traitement efficient. Ce qui impacte de manière négative le rendement et les services de la CCLS sont souvent contraints de refuser les récoltes contaminées par d’autres mauvaises herbes.

Hafidh Bessaoudi

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