Akbou voit grand !

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Akbou est une région à la beauté singulière avec ses mille rivières ornées de laurier aux belles roses et de végétation qui tapisse leurs bords.

Avec ses montagnes et collines au relief boisé ou escarpé où sont disséminés, sur les crêtes, de beaux villages à l’architecture typiquement kabyle, elle offre un tableau saisissant. Ce décor champêtre d’une rare beauté fait penser à un endroit édénique à l’état pur et sauvage, idéal pour la détente. Mais Akbou est aussi une région pétrie d’histoire. On retiendra que la première attaque menée par les frères Belhaddad contre les objectifs militaires de l’armée française, lors de l’insurrection d’avril 1871, a ciblé la caserne de la ville. Sur le plan développement, Akbou est la deuxième plus grande ville de la wilaya de Béjaïa. Cette fabuleuse région a rattrapé ces vingt dernières années, son retard et est entrée dans la cour des villes phares du pays, même si elle en est encore au stade de vaste chantier, avec des investisseurs qui arrivent de partout et s’installent sur la plaine de Benali Chérif. Traversée par la RN 26, elle est entourée des wilayas de Bordj Bou Arréridj, de Bouira et de Tizi-Ouzou, cela lui offre de grandes opportunités de développement.

L’habitat précaire défigure la ville

Sur le plan urbain, devant des cités urbaines condensées, des habitations pavillonnaires éparses et autres lotissements individuels, Akbou n’échappe pas à l’habitat précaire que composent cinq bidonvilles. Le réaménagement de ces zones d’habitations lugubres qui ternissent une ville en pleine expansion constitue la priorité des priorités aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les autorités locales, qui s’attellent à conjuguer leurs efforts pour parvenir à un plan d’urgence de relogement des familles dans des habitations décentes. Cela donnera un nouveau look à une ville qui pourrait bien développer l’activité touristique. Dans le domaine des affaires, cinq banques publiques se sont déjà installées sur une place financière gagnée par la concurrence suite à l’arrivée de banques privées étrangères. La Société Générale était la première à s’installer à Akbou et vient même d’ouvrir une seconde agence, déjà opérationnelle. La Gulf banque, Natixis et BNP PARIBAS ont ouvert aussi des agences à Akbou. Un réseau dense de compagnies d’assurance existe depuis belle lurette dans cette ville. Si l’on s’en tient à cela, la culture industrielle est très en vogue dans une ville qui possède l’une des meilleures zones industrielles du pays. Partant de deux unités de production spécialisées dans la fabrication de produits manufacturés des cuirs et textiles (SONIPEC et SONITEX), les Akbouciens peuvent se targuer d’avoir créé une zone d’activité incomparable qui s’étale sur environs 25 hectares, comprenant une vingtaine d’usines dont la plupart exercent dans l’agro-alimentaire et emploient environs 2500 salariés. Les avantages offerts ont attiré des établissements nombreux et souvent de grandes tailles, dont certaines de renommée mondiale, à l’image de Danone, spécialisé dans la fabrication du Yaourt, qui a un concurrent sérieux sur la place en l’occurrence Soummam, une firme qui n’a pas mis longtemps à s’imposer sur le marché national.

La zone industrielle donne une dimension économique à la région

Les entreprises ont alors multiplié leurs implantations et se sont approprié tout l’espace et beaucoup d’autres ont souhaité s’installer mais en vain, faute de disponibilité de terrains, d’ailleurs, car il a été question d’une extension de cette zone, mais cela ne s’est pas réalisée pour des raisons que nous ignorons. Changeant de style et de métaphore, Taharacht qui était autrefois une grande ferme agricole, s’est forgé aujourd’hui une autre identité celle de friche industrielle spécifique qui continue à aiguiser les appétits de ceux qui lorgnent les grandes surfaces proches de cette zone qu’ils achètent dans l’esprit de s’y installer, d’où l’émergence du nom attribué de « Zone industrielle » par excellence. Beaucoup d’entreprises ont acheté des terrains chez le privé pour construire des usines. Faute d’espace, des usines sont construites à la lisière ou sur le lit de l’oued. Mais ce qui est surprenant, c’est que cette zone d’activité semble ne bénéficier d’aucun budget lui permettant son entretien, particulièrement les voies d’accès à l’intérieur de cette zone qui sont dans un piètre état et où la gadoue en hiver le dispute à la poussière en été. A titre d’exemple, sur l’une des routes principales, située au centre de la zone, des trappes des regards volées il y a plus de deux ans ne sont pas encore remplacées. Des pneus sont mis à l’intérieur des regards pour signaler le danger. Pourtant, les entreprises procurent au Trésor public d’importantes ressources financières… Durant la colonisation, le minerai de fer de Gueldamen est exporté vers la métropole. A présent, les vestiges de cette mine sont encore là pour nous rappeler le passé avec les poteaux encore dressés renfermant des cordes auxquelles sont accrochés des godets qui transportaient le fer de la mine à la gare de chemin de fer. Cette ancienne gare est dans un état de délabrement avancé avec des rails sans quai où l’agent de service place une chaise pour permettre aux personnes âgées de monter dans le train. Le siège de la gare où se vendent les tickets et qui sert également de salle d’attente est fermé au public depuis longtemps. Le portail donnant sur la gare est inexistant donnant libre entrée aux délinquants qui trouvent en l’endroit un terrain idéal pour les beuveries. Les vespasiennes sont fermées et la place de stationnement de taxis est dans un piteux état, outre l’insécurité qui y règne en maître de nuit, faute d’éclairage public. Akbou est également réputée pour son marché incontestablement désigné comme le plus important de la wilaya de Béjaïa, avec un marché de gros de fruits et légumes, ouvert toute la semaine qui attire une clientèle venant des quatre coins de la région et des wilayas limitrophes. Un marché de véhicules qui se tient le vendredi, est également très connu, il suffit pour cela de voir les différentes plaques minéralogiques des véhicules exposés à la vente ou garés dans une vingtaine de parcs qui ne désemplissent pas. La moitié du marché est occupée par les vendeurs de pièces de rechange neuves et d’occasion. Le lundi est réservé au bétail et ses aliments ainsi qu’au marché de gros de vêtements.

L’étoile culturelle, un représentant qui fait honneur

Le secteur de la santé ne cesse de se développer. La création d’un nouveau centre hospitalier à la nouvelle ville fait que l’ancien hôpital, situé au cœur de l’ancienne ville, a été transformé en pavillons de consultations en médicine spécialisée. Akbou est aussi une ville qui regorge de cabinets médicaux privés spécialisés, trois cliniques sont venues renforcer les activités des deux hôpitaux. Aussi, on ne peut parler d’Akbou sans évoquer l’Association Etoile Culturelle, dont la réputation dépasse les frontières de la wilaya, organise des rendez-vous importants dans les domaines culturel, écologique, et historique. Chaque été Akbou se pare de ses plus beaux atours pour accueillir, les émigrés, les touristes étrangers et les vacanciers nationaux qui viennent visiter la région et ses merveilleux sites touristiques.

Potentialités et aspirations touristiques légitimes

A un kilomètre de la ville à vol d’oiseau, on trouve la station thermale Sidi Yahia El Aadli. Un site touristique aux paysages enchanteurs, et aux bienfaits thérapeutiques grâce à ses eaux bouillantes qui apportent apaisement et soulagement à diverses maladies notamment rhumatismales. C’est un lieu très prisé par les personnes du 3° âge qui la fréquentent pour des villégiatures de courtes durées, à la recherche de solutions à leurs maux. A quelques encablures de cette station, se trouve un lac d’eau, conçu pour alimenter en eau potable une grande partie des communes de la wilaya de Béjaïa, situées sur les deux rives du couloir de la Soummam allant de Tazmalt à Béjaïa. C’est le barrage de Tichy Haft dans la commune de Bouhamza qui a acquis d’autres vocations de détente et de tranquillité : la pêche à la ligne.

L.Beddar

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