Comme chaque année, les jeunes férus de football se préparent aux tournois inter-villages qui se déroulent, chaque été, dans la région. Les habituelles joutes du Ramadhan, ayant pris fin avec l’Aïd Seghir, d’autres pointent à l’horizon. Les vacanciers sortent leurs meilleures tenues et commencent déjà la préparation physique par des courses sans fin le long des chemins de la commune.
Un ancien joueur se découvre alors des talents d’entraîneur et préside aux destinées du «club» en assumant toutes les tâches y inhérentes. Contrairement à leurs aînés qui pratiquaient le jeu à onze avec des tenues panachées, les jeunes actuels disposent de tout l’équipement nécessaire qui leur est souvent offert par un bienfaiteur du village. Pendant les rencontres, d’autres villageois offrent de l’eau, des jus des fruits et autres à ceux qui défendent leurs couleurs, comme des équipes officielles.
Les fans toujours nombreux et bruyants ne lésinent pas pour pousser leurs favoris qu’ils mettent dans les meilleures conditions possibles. Malheureusement tous ces jeunes ne trouvent pas de cadre idéal pour montrer tout leur talent. La seule volonté des sportifs locaux ne suffit pas à créer des clubs dans une région dépourvue du minimum de structures pour la pratique du football. Pour accéder à un stade de football, parsemé de pierres, il faut parcourir une dizaine de kilomètres.
Quant à avoir le droit de s’y entrainer, il faut s’y rendre de bonne heure avant que les dizaines d’autres équipes n’arrivent. Les terrains de football pouvant permettre à la jeunesse locale de s’exprimer n’existent pas à Aïn El Hammam. Le seul terrain ayant servi à l’atterrissage des hélicoptères de l’armée coloniale, a vite été utilisé pour la construction d’un hotel (auberge de jeunesse actuelle). Le second «stade», mitoyen du CEM Amer Ath Chikh, a résolu la recherche d’une assiette foncière pour la construction d’une salle omnisports, réservée aux clubs officiels.
Depuis, les jeunes se rabattent sur les virages suffisamment larges pour effectuer quelques passes, et les deux stades de Souk El Djemaa et d’Agouni N’Taselent, au fond de la vallée. Quant aux mini terrains que certains villages ont pu construire, ils ne peuvent accueillir que cinq à six joueurs par équipes.
A. O. T.