Sans eau depuis dix jours !

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«Même en hiver, nous n’avons pas une goutte d’eau ! C’est inadmissible pour une population de

18 000 habitants!», s’est élevé d’une même voix, un groupe de présidents de Comités de village de la commune, qui attendait d’être reçus par le maire, lundi dernier.

Selon nos interlocuteurs, depuis une quinzaine de jours presque toute la commune est privée d’eau potable à tel point que même les cafés du chef-lieu communal n’ont pas un verre d’eau à servir à leurs clients. «C’est un problème épineux. Si par le passé, on arrivait à se partager la quantité d’eau qui nous arrivait des forages du Pont noir, aujourd’hui, ce n’est plus possible. Même le niveau des puits a baissé à cause de la sécheresse, alors que trois motopompes ont grillé», a explique une source proche de l’exécutif communal. Et de poursuivre : «Tout d’abord, nous avons le problème des villages Bouhamou, d’une partie de Aïn Zaouia-Centre et des hameaux environnants, lesquels sont alimentés à partir de Draâ El-Mizan. Mais la conduite est défectueuse et il y a une grande fuite qui fait perdre une quantité énorme d’eau. A cause de cela, les champs voisins sont devenus des marécages. D’ailleurs, les agriculteurs n’arrivent plus à travailler leurs terres. Le deuxième problème est enregistré à la mini-station de Tizi N’Dlest, qui alimente Laâziv N’Cheikh, Tighilt Laâbid et d’autres villages. A ce niveau, l’eau n’arrive pas en quantité suffisante, car c’est juste un quota pris sur l’eau pompée pour Bounouh.»

La même source a assuré : «Pour régler définitivement ces problèmes, il faut inscrire une conduite de diamètre important qui reliera toute la commune à la station de Tazi Larba sur les hauteurs de Draâ El-Mizan. On pourra alors bénéficier de l’eau par système de gravitation. Il faut aussi se renforcer par des ouvrages hydrauliques, en mesure de satisfaire toute la population, qui s’élève à plus de 20 000 habitants. Actuellement, seuls Aïn Zaouia-Village et la partie Sud du chef-lieu communal sont servis de manière régulière.» A noter que dans la matinée de lundi dernier, une réunion a été organisée entre les élus, le subdivisionnaire de l’hydraulique de Draâ El-Mizan, le représentant de l’ADE et les représentants des villages. On a appris que les mesures annoncées restent au stade de fiches techniques. «Les responsables concernés ont évoqué la fiche technique, mais ce n’est pas que nous voulons. Nous demandons de l’eau, comme les autres. Nous sommes des abonnés. Il faut que les responsables sachent que nous ne quémandons pas cette denrée, mais nous la payons à l’instar des autres habitants de la daïra», a précisé le représentant d’un Comités de village.

A cet effet, le président de l’APC et son exécutif interpellent de vive voix le wali, le directeur de l’hydraulique et celui de l’ADE pour prendre en charge les doléances des citoyens. Ils craignent un été difficile et houleux, sous haute tension, dans leur municipalité. En tout cas, tous les représentants des villages rencontrés sont décidés à revenir à la charge de manière radicale, si ce problème qui leur empoisonne la vie n’est pas réglé dans les prochains jours. «Nous sommes décidés à aller très loin, si notre revendication n’est pas satisfaite. Nous exigeons du concret et non des promesses», ont affirmé à l’unisson nos interlocuteurs.

Amar Ouramdane

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