Slimane Kacimi a été un militant actif de l’organisation de la fédération de France du FLN. Il a gravi tous les échelons de l’organisation pour finir chef régional de l’organisation pour la région sud de la France. Slimane Kacimi est né le 3 mars 1938 au village Ath Yevrahim dans l’ex commune mixte de Maillot (actuelle M’chedallah. Il était l’un des rares villageois à avoir la chance d’aller à l’école indigène réalisée à proximité de son village, la légendaire école de Vadhis. Il obtient le diplôme de certificat d’étude primaire en 1951.
Il émigre en France pour rejoindre ses frères en 1955 pour poursuivre ses études dans un institut Parisien des travaux publics où il obtient le diplôme de technicien pour être recruté par la maison Citroën en 1956. En parallèle et durant la même année, il commence à activer au sein d’un groupe du FLN dirigé par son frère Mohand, chef du secteur, qui lui confie plusieurs missions.
Slimane ne tardera pas à se faire distingué par son courage, sa bravoure et son intelligence, ce qui lui a valu son affectation dans le groupe des cadres de la révolution à la fin de l’année 1956 comme responsable de la région Parisienne jusqu’en 1958.
Arrêté une première fois à la fin de l’année 1958 par la police Française alors qu’il venait d’accéder au grade chef de zone de la seine Saint Denis, il fut incarcéré dans un camp militaire en pleine forêt de Fontainebleau où les militaires lui firent subir les plus pires supplices pour lui arracher des renseignements qu’il refusa de donner durant plusieurs jours.
Il fut libéré grâce à l’intervention d’un capitaine Français qui ne croyait pas à son implication dans la lutte armée au vu de son âge et son corps chétif, un corps qui a gradé de profondes traces de torture jusqu’à la mort. Aussitôt sa liberté retrouvée, il rejoignit ses compagnons d’armes qui le promurent au poste de super Zonal et régional par intérim, soit responsable de la fédération de France de tout le Sud de la France avec affectation à Marseille.
Arrêté une seconde fois en janvier 1960, il fut incarcéré à la prison de Freine comme relaté dans un article du journal «le Monde» du 27 février 1961. L’article du quotidien le Monde a été consacré à la couverture de son procès au tribunal permanent des forces armées de Marseille.
Slimane Kacimi a été cité nommément avec un deuxième compatriote, Abderrahmane Haifaoui, chef du comité de soutien aux détenus, s’étendant sur une région allant de l’Etang de Berre jusqu’à Nancy, comme étant les deux principaux accusés. Le même article de presse relate aussi l’arrestation de 27 musulmans dont deux femmes inculpées d’atteinte à la sûreté extérieure de l’état.
Une autre femme en fuite d’origine française, une dénommée Suzanne Fievée, accusée d’appartenance aux rangs du FLN, a été également citée par le journal. Elle a été condamnée à mort par contumace. Leur arrestation, continue le journal, remonte à juin 1960 durant laquelle, précise t-il, une imprimerie clandestine et un important lot d’armes et de munitions ont été découverts au domicile de l’un des inculpés. Sauvé in-extrémis de la mort à laquelle il fut condamné, Slimane Kacimi a été démobilisé par le chef de la Willaya III historique, le maquisard Mohand Oulhadj.
À l’indépendance, il rejoint aussitôt le secteur de l’industrie pour restructurer la société Cholet et procéder à sa reconversion en Société Nationale du Liège et Bois (SNL) d’Alger dont il occupa le poste de PDG jusqu’à 1976. Ensuite, il rejoignit la Sonatrach où il occupa le poste de cadre dirigeant à partir de 1977 jusqu’à sa retraite en 1983. Ce valeureux maquisard s’est éteint dans un hôpital parisien le 04 mars 2010, laissant une épouse et deux filles.
O. S.