Les cris de détresse des parents du jeune Lounis, 17 ans, de la commune de Kendira, atteint d’une leucémie, ne sont pas restés vains puisqu’une chaîne de solidarité commence à se former pour venir en aide à ce cancéreux, afin qu’il puisse se faire opérer à l’étranger. Lors de notre visite à son domicile, sis au village Kendira, on a constaté un branle-bas du combat chez toute sa famille, qui est prête à se battre pour sauver son cher fils, dont le dernier espoir est lié à une intervention qui ne peut se faire qu’à l’étranger.
Le père de Lounis, Halim, documents à l’appui, a expliqué que le cas de son fils ne peut être pris en charge en Algérie. Il s’agit d’une greffe de moelle osseuse, dernier recours pour guérir de ce mal mortel. En plus, après les analyses médicales, il a été confirmé une incompatibilité entre le malade et sa fratrie. Sachant que dans notre pays, les seuls cas de leucémie qui bénéficient de greffe de moelle sont ceux ayant des donneurs apparentés ou de la fratrie, ce qui n’est pas le cas de Lounis, ses parents ont frappé à toutes les portes afin de le sauver.
Et l’espoir est venu d’une clinique turque, qui vient de confirmer sa disposition à faire la greffe mais à quel prix ? 130.000 euros, l’équivalent de 2 milliards et 600 millions de centimes. Une somme dépassant les moyens de cette famille prête à vendre ses biens pour sauver son enfant. D’ailleurs, ce montant est plus raisonnable que celui des hôpitaux français, a-t-on souligné. «Je suis un petit entrepreneur prêt à vendre mes engins juste pour payer les frais de cette greffe mais hélas cela ne me permettra pas de ramasser la somme exigée.
C’est pour cela que j’ai fait appel à toute âme charitable pour nous aider à sauver mon fils Lounis», a indiqué son père. Ainsi, la mobilisation qui a débuté aux villages de la commune commence à faire l’effet d’une boule de neige pour toucher la diaspora algérienne à l’étranger, notamment au Canada et en France. «En ce qui nous concerne, en tant que citoyens de Kendira, nous nous sommes réunis cette nuit de jeudi et avons tracé une feuille de route et un plan d’action que nous allons suivre et mettre en œuvre jusqu’à trouver la somme demandée et permettre à Lounis de bénéficier de cette greffe de moelle osseuse», a indiqué un jeune volontaire.
Il faut dire que les appels ne cessent d’être lancés de partout par des personnes sensibles au cas de ce jeune, qui attend avec impatience le jour, où il pourra recevoir sa greffe et guérir pour retrouver le chemin de l’école, qu’il n’a pas emprunté depuis presque une année. Quant à sa maman, elle n’a pu cacher son émotion par rapport à cette mobilisation grandiose mais aussi ses larmes, compte tenu du cas de son fils. Selon ses parents, Lounis est tombé malade au mois de juillet dernier.
Depuis cette date fatidique, il passe la plupart de son temps à l’hôpital Franz Fanon de Béjaïa et ne vient que pour des visites brèves chez lui. Lounis, qui a du talent en dessin, exprime ses émotions sur des feuilles blanches ou sur les murs de sa chambre, où l’on voit souvent des dessins exprimant le vœu de retrouver les bancs de l’école et ses amis. L’espoir est grand avec cette mobilisation citoyenne et le courage de ce jeune qui garde le sourire malgré tout.
Nadir Touati