La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de votre association et de l’objectif de sa création ?
Mme Kacher : La création de notre association s’imposait quant aux besoins exprimés par cette population féminine rurale à l’écart du monde de développement, pour son accompagnement et l’encourager à se prendre en charge. Afud a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la condition des femmes, en promouvant leurs situations économiques, sociale, en procurant des garanties pour leur intégrité morale et physique et en s’attachant à l’application des textes et dispositifs réglementaires, dans un cadre de projet ou autres et des conventions ou déclarations internationales qui visent à éliminer toute forme de discrimination à l’égard des femmes.
Vous venez de parapher plusieurs conventions avec les CFPA…
Nous avons rencontré les femmes des villages d’Aokas et ses alentours, perchés sur une montagne, en 2018, à l’occasion du 8 mars, nous les avons sensibilisées et avons pu vulgariser les différents dispositifs de l’état, tels que l’Angem, la chambre de l’artisanat et de l’agriculture, la formation, qui permettent de bénéficier de financement ou de l’aide qui leur permettent de valoriser leurs produits ou leurs réalisations.
C’est dans ce sillage et dans le cadre de la formation qualifiante, pour une durée de 3 mois, qu’une convention a été paraphée entre notre association et le CFPA d’Aokas. Une sensibilisation envers ces femmes a été assurée pour les inciter à faire d’autres formations, dans des domaines de l’agriculture, comme l’hygiène agro alimentaire, le séchage, et le conditionnement des produits de terroirs et agricoles, plantes médicinales et aromatiques et autres. L’association a inscrit dans son programme plusieurs actions de formation, dans le cadre d’une convention avec des CFPA de la Wilaya.
Quels sont les grands axes de votre programme en faveur de cette frange de la société ?
C’est d’assurer un accompagnement des femmes rurales, dans leurs projets de micro entreprises que se soit dans l’artisanat, l’agriculture, la formation, l’alphabétisation et autres. Maintenir ces populations dans les zones rurales et les encourager à se lancer dans les projets spécifiques à leur environnement et à leurs ressources. Valorisation des produits de terroir et promouvoir les petits élevages. Servir de porte-parole de la femme rurale, l’encadrer et l’orienter et perpétuer le patrimoine matériel et immatériel de ces zones de montagne éloignées.
Notre souci aussi est d’intégrer la femme rurale dans la vie active et de l’encourager à contribuer au développement économique, sachant que l’agriculture est la pierre angulaire de l’autosuffisance et l’indépendance économique. Établir une fiche technique de chaque village, en collaboration avec l’association locale ou le comité du village, faire une cartographie de la commune afin d’identifier le potentiel de la région (en cours), réaliser des actions dans la protection de l’environnement, à travers la récupération du plastique, du papier et du verre, dans un cadre de convention avec trois entreprises de la wilaya (en cours). Créer un partenariat de formation avec l’association de l’apiculture, pour la récupération de la cire à Chemini. Créer un réseau de récupération de déchet organique pour la transformation en engrais, en collaboration avec une association de compostage (Aokas).
Quelles sont les perspectives d’avenir et la feuille de route de votre association ?
Notre association est en train de concrétiser certaines actions du programme, doucement et sûrement, car l’objectif de notre association est de réaliser son programme dans la durée, et de permettre de laisser des traces et d’avoir son empreinte dans notre wilaya et qu’on espère fera tache d’huile pour les autres régions. On est inscrit dans la durée, pour le développement durable et la protection de l’environnement. L’AFRA travaille à sa propre visibilité et à démontrer son dynamisme et son expertise.
Dans la mesure de nos moyens, nous observons les faits, les événements les prises de position et nous réagissons de la façon la plus constructive possible en proposant une nouvelle perspective, une autre façon de procéder. Au fil des années, les membres de l’association ont appris à se connaître et à travailler ensemble. Le chemin parcouru est en lui-même un acquis. Malgré la diversité de ses membres et d’autres difficultés, particulièrement au sein du groupe de travail, Afud est un lieu d’échange efficace et créateur. La majorité des membres sont des femmes très dynamiques, très impliquées dans leurs activités professionnelles et militantes.
Quels sont vos partenaires pour vulgariser auprès de la femme rurale les différents mécanismes d’aides à l’emploi, dont elle peut bénéficier ?
Les différents partenaires sont : la chambre de l’agriculture, de l’artisanat, la direction de l’agriculture, de la conservation des forêts, l’action sociale, la formation professionnelle, la jeunesse et des sports, la culture et l’environnement. Les différents dispositifs, l’Ansej, Cnac, surtout l’Agem, les cellules de proximité de la wilaya et les associations, la dernière en date, le conseil interprofessionnel national des plantes aromatiques et médicinales dont la présidente est secrétaire générale.
L’association est aussi en voie de signer une convention de partenariat avec la direction de la jeunesse et des sports (DJS), pour une demande d’autorisation d’utilisation d’un espace dans les structures (complexe sportif de proximité) au niveau de la Wilaya, une fois par semaine, afin que les femmes exposent leurs produits du terroir et de l’artisanat, en attendant de créer nos propres espaces.
Interview réalisée par Achour Hamouche