Le président de la JS Azazga, Belaïd Seker, nous parle dans cet entretien de la première saison de son équipe en régionale I et de la crise financière qui lamine le club. Il évoque, aussi, le fameux nouveau stade de Tirsathine et nous confie qu’il ne se présentera pas, cet été pour un nouveau mandat à la tête du club.
La Dépêche de Kabylie : Quelle évaluation faites-vous, jusque-là de votre première saison en régionale1?
Belaid Seker : Je dirai qu’on a fait un bon parcours jusque-là. Il aurait pu être meilleur n’était-ce les perturbations et les grèves, ainsi que l’état du terrain du stade Boukersi Lounès. On a réussi à tenir tête à de bonnes équipes, plus expérimentées et mieux nanties que nous. On a une bonne équipe, techniquement parlant, qui pratique un bon football. Si le groupe évoluait dans de bonnes conditions psychologiques, notre équipe pourrait faire mal cette saison, notre première en régionale 1
Justement, l’équipe se trouve toujours confrontée à des crises financières qui lui portent préjudice chaque saison ?
Les problèmes financiers ne sont pas propres à la JSA. L’APC d’Azazga donne ce qu’elle donne et l’APW a fait de son mieux après notre accession. Mais j’estime que les gens d’Azazga doivent s’impliquer pour aider le club qui est le leur. Il est temps que les industriels de la région se manifestent pour aider le club de leur ville. Nos dépenses dépassent largement les subventions. Les joueurs n’ont même pas touché les arriérés de l’année passée, sans parler de la saison actuelle. L’équipe traverse des moments difficiles et les joueurs sont atteints par ces crises, ce qui porte préjudice au rendement général de l’équipe qui ne joue pas à sa réelle valeur. J’espère que le club dépassera prochainement cette crise et je suis sur que, d’ici là l’équipe fera mal.
L’équipe pourrait respirer un peu en recevant au nouveau stade de Tirsathine, dont l’ouverture est annoncée pour ce 11 Janvier ?
L’état du terrain du stade Boukersi Lounès ne nous arrange pas, il se transforme en un véritable bourbier en période hivernale. De plus, les joueurs jouent avec une certaine pression, parce que le public est trop proche du terrain. En ce qui concerne le nouveau stade, franchement, je commence à ne plus y croire. On a annoncé plusieurs fois son ouverture, mais il n’y a rien de concret. Il y a un énorme blocage administratif concernant ce projet, un problème qui dépasse même les élus locaux et je sais bien de quoi je parle. Le wali, nouvellement installé n’a pas de baguettes magiques pour remédier à la situation catastrophique qui règne dans la wilaya concernant les infrastructures. Il a trouvé un certain passif dans la gestion du sport. Je ne vais pas trop m’attarder sur ce sujet, je dirai simplement que j’espère qu’on recevra cette infrastructure bientôt. Cela nous évitera beaucoup de tracasseries et l’équipe évoluera dans de meilleures conditions, dans un beau stade qui ne fera que du bien à toute la région.
Sinon, comment appréhendez-vous la suite du parcours ?
Ça sera difficile, bien sûr. On joue devant de bonnes équipes, qui sont mieux expérimentées que nous. On gérera match par match pour assurer le maintien et faire une saison honorable. On n’a enregistré que deux petites défaites, et je suis très optimiste pour l’avenir de l’équipe. Si on arrive à garder le même effectif, qu’on renforcera avec deux à trois éléments de qualité je suis certain qu’on pourra même jouer les premiers rôles la saison prochaine.
Vous êtes à la tête du club depuis maintenant 8 ans. Comptez-vous postuler pour un autre mandat cet été ?
Non, je suis trop fatigué et je n’en peux plus. Déjà s’il y avait quelqu’un qui s’était manifesté cette année, je lui aurais cédé la présidence du club. Je suis épuisé moralement de la gestion du club et cela s’est répercuté même sur ma vie professionnelle. J’espère qu’il y aura des gens crédibles qui vont venir se présenter cet été pour prendre les rennes du club et le sortir de son gouffre. La région d’Azazga mérite d’avoir une grande équipe qui la représente à un plus haut niveau.
On vous laisse le soin de conclure…
J’espère que l’équipe dépassera cette crise financière et assurera son maintien. Je lance aussi un appel aux amoureux du club pour nous aider et se rapprocher davantage de leur club. J’espère aussi qu’il y aura un président crédible qui viendra cet été pour gérer le club et le sortir de son marasme.
Entretien réalisé par K. Kader