Chronique d’une débâcle programmée

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A ce titre, elle subit plus que toutes les autres les revers cinglants d’un désintéressement et d’un traitement à la limite du léger à tous ses niveaux. Constats qui se répercutent on ne peut mieux sur les résultats qu’elle récolte lors de toutes les échéances à laquelle ses athlètes participent, non plus en tant qu’animateurs, mais en simples figurants et qui se soldent par un constat à la limite du désastre…Si au plan national, elle n’a droit à aucun traitement particulier et digne d’intérêt, lorsqu’il s’agit d’une représentation continentale les mêmes effets se produisent. Le scénario est quasiment identique dès lors que nos clubs sont mis face à leurs destins dans une situation d’abandon qui ne dit pas son nom, et ou la seule orientation s’arrête à une participation, qu’importe les conditions et encore moins les objectifs ou les résultats obtenus, aucun bilan, ni évaluation pour en tirer les enseignements ne sont entrepris ! à aucun niveau.Les conséquences de ce « laisser-faire » sont connues, nos clubs n’ont plus le niveau qu’on leur connaît, quand bien même nos athlètes sont les meilleurs du moment, on n’arrive plus à rivaliser ni avec les Maghrébins et autres pays arabes qui, en un temps record, ont atteint un meilleur standing pour nous avoir devancé.

Echec et déceptionLe Nacéria de Bgayet participe pour la deuxième fois au championnat d’Afrique des clubs champions et pour la seconde fois consécutive, ce club n’a essuyé qu’échecs et déceptions. Dans cette aventure qui ne lui a jusqu’alors procuré aucune satisfaction. Au contraire il en a reécolté une « belle chute ». Même si la première fois il a décroché la deuxième place africaine au Sénégal, cette consécration ne lui a pas plus valu que la sixième place ramenée du Kenya. C’est kif kif puissance à l’infini… Ces deux expériences ont toutes deux le même goût âcre, et lui auront appris les mêmes enseignements notamment celui d’avoir été bien « seul » face à ses destinées et sans aucun soutien de quelque ordre que ce soit.Pour son départ sur Nairobi, il aurait attendu « la dernière semaine pour qu’il se fixe. Ce n’est qu’après avoir bénéficié de l’aide de l’APC qu’il a commencé à réunir ses troupes et à faire ses valises. Sans cette bonification tardive mais qui a été une véritable bouée de sauvetage, il aurait fait l’impasse sur ce rendez-vous. Son président M. Mebarki l’affirme solennellement », pourtant ajoutera-t-il, « nous attendons toujours le débours des frais engagés pour le Sénégal, dont le traitement tarde à se concrétiser ». Mis à part ces questions financières, il avouera que ce qui le désole le plus c’est l’attitude des instances, des élus, et de toutes les notabilités qui n’ont accordé aucune considération digne au club tout au long de ces deux challenges. Ça n’est pas ainsi qu’un représentant et ambassadeur de son pays en terre étrangère doit être considéré, il ouvre droit à des égards qu’on ne peut lui nier, et à tout l’apport matériel moral, psychologique qui lui sied conclura-t-il.Ceci n’explique certes pas cela, mais en partie la débâcle de Nairobi avec un moral revigoré et ses défaites face au Pipeline et au Ahly pouvaient être évitées. Beaucoup d’autres aléas ont concouru certes à ce parcours qu’on ne peut qualifier de mauvais, mais d’accidentel au manque de préparation adéquate, s’ajoute le désavantage d’un climat suffoquant et enfin la composante du groupe qui était plus qu’amoindrie puisque seulement six joueuses dont l’une souffrant de blessures (Madi Dounia) avaient les prédispositions pour la compétition… sans négliger l’autre élément relatif à l’expérience dont les Bgayetis restent encore des novices par rapport à des adversaires farouches, aguerries et pleines d’entrains.Les mauvaises prestations des joueuses, n’ont été en fait que les conséquences et des suites logiques qui ont engendré leurs deux défaites fatales face aux Kenyannes et Egyptiennes qui entre autres, ont déployé leur armada d’astuces pour les éjecter hors de la course. Une course où le Naceria a fat preuve d’un manque de cohésion de solidarité, où il a usé d’un jeu tâtonnant, enchaînant fautes sur fautes ou aussi bien la fougue, l’ambition et la joie de jouer et de gagner lui ont fait défaut. A deux reprises, elles ont perdu des sets et des matchs alors qu’elles menaient au point, notamment contre le Ahly où elles devaient à tout prix revenir à la compétition, par un gain.On se targue a rabâcher que notre volley se porte bien et est au même niveau africain… cela s’est avéré n’être qu’un leurre qui s’est confirmé tant de fois. Plus aucun de nos clubs ne peut se mesurer ou rivaliser avec nos voisins ! NI le NC Bgayet, ni le GS Chlef qui sont les meilleurs du moment en dames, ni le NRBBA, ni l’ESS nos derniers représentants en messieurs n’ont pu décrocher un titre et une place au podium. Nous n’avons plus le niveau, ni les prétentions que l’on nous attribue.

Gestion, à la légèreLe motif est bien simple, toute la politique de gestion de cette discipline doit être revue que ce soit au niveau des clubs que des équipes nationales. Il n’est plus possible de continuer sur ce chemin quand les gros investissements entrepris à l’échelle de la Fédération n’apportent rien. Actuellement l’équipe nationale cadette bénéficie d’une série de stage à l’étranger, ce qui est certes une bonne chose dans un certain sens, mais pas dans l’objectif recherché de construire une équipe d’avenir qui nécessite des stages de plus longues durées.La régression de notre niveau n’est plus un constat mais une réalité que seul celui qui refuse à voir, ne reconnaît pas. En nos clubs, il ne reste que quelques vétérans (mercenaires) qui les animent et font encore leurs noms, à l’image de l’USMB; SRA… sinon leur représentabilité est remise en cause et ne fait plus effet dans les hautes sphères de la discipline.Le pipeline est désormais double champion d’Afrique et depuis son premier titre non seulement que son niveau a beaucoup progressé mais ses effets se sont répercutés sur toute la discipline.Les trois clubs kenyans engagés dans ce championnat se sont avérés être de loin les meilleurs que tous les autres réunis, alors que nos deux clubs n’ont pu arracher que la 5e et 6e places quelle chute ! notamment pour le NCB qui perd ainsi quatre rangs.Des événements, africain, arabe ou mondial (puisque notre équipe cadette des garçon s’y apprête en août 2005) sont autant d’échéances importantes qu’il faut cesser de gérer à la légère, et combler par une formalité qui se résume à une participation, il faut soit leuri accorder tout l’intérêt qu’ils suscitent, soit y faire l’impasse.Les instances doivent veiller à ce que le représentant fut-il l’équipe nationale dispose de tout et ne fasse l’objet d’aucun manque. Sa participation ne doit souffrir d’aucun équivoque, et en contrepartie personne n’aura plus le droit de faillir dès lors qu’ils s’agit d’une échéance qui aura un caractère national.Certes, c’est toute une bataille qui est bien menée mais bien loin d’être admise et gagnée, de même que la nouvelle dynamique instaurée par la FAVB ne peut apporter des résultats que si elle est généralisée aux ligues régionales, wilayales qui se doivent également de contribuer à l’essor de cette discipline.Un détail qui a par ailleurs toute son importance consiste à inviter et rehausser ces clubs en partance pour les futurs rendez-vous ne serait-ce que par un soutien moral, car sa symbolique est de grande portée.

Mohand Oulhadj

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