«Ce fut une saison catastrophique»

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Dans cet entretien, le président de la JS M’Chedallah, Madjid Aoudia, revient sur la saison 2018/2019 qu’il qualifiera de la saison de trop et sur sa décision de quitter le club.

La Dépêche de Kabylie : Vraisemblablement, la saison qui vient de s’achever n’est pas des plus brillantes, n’est ce pas ?

Madjid Aoudia : En effet, ce fut une saison des plus catastrophiques, sur tous les plans, nous avons même failli ne pas nous engager à cause du manque de moyens. Néanmoins, au cours de la saison, on s’est rendu compte qu’on aurait peut-être mieux fait de ne pas s’engager du tout pour ne pas revivre la même situation. Sans moyens, nous avons beaucoup souffert, d’une part une subvention dérisoire qui ne peut répondre aux aspirations et objectif du club, d’autres part un recrutement et préparation faits à la va vite. C’est l’effet expérience qui nous permis de gérer la saison jusqu’à son terme.

Certains imputent la responsabilité de l’échec au staff dirigeant…

Lorsqu’on suit de loin, on ignore certaines vérités. De l’autre côté, les gens ignorent ce qui se passe réellement à l’intérieur du club. Où étaient-ils lorsqu’on faisait du porte à porte pour trouver de l’argent pour la restauration ou le déplacement des joueurs. Malgré cela, il y avait des gens qui ont essayé d’aider le club bien qu’ils qui ne disposent pas de gros moyens. L’équipe avait bénéficié de moins de deux millions de dinars, dont une partie a été utilisée pour payer les frais d’engagement et les amendes de la saison précédente, il ne restait pratiquement pas grande chose pour gérer la saison, notamment concernant l’octroi du matériel et équipements sportifs, le transport et la restauration, ceci sans parler des indemnités des joueurs

Le lancement de deux ligues au sud du pays aurait sans doute des conséquences sur les autres ligues, notamment concernant la relégation. Votre commentaire ?

C’est ce qu’on a entendu dire, c’est une bonne chose de ne pas refaire ces classes en division de wilaya, une autre chance pour le club, mais cela ne change rien pour le club si la situation ne change pas, surtout en matière de moyens. Malheureusement avec cette situation, c’est le club qui risque de disparaître au cas où les pouvoirs publics et autorités ne s’impliquaient pas directement, d’autant que la région ne dispose pas de zones industrielles ou d’opérateurs économique pouvant s’engager avec le club dans le cadre d’un sponsoring.

Vous restez ou pas ?

Personnellement, je décroche, les trois dernières saisons étaient des plus pénibles. Celle 2018/2019 était la saison de trop, je laisse place à tout preneur pour prendre la relève, une chose est sûre, tout est claire, comptabilité et chiffres, y compris le passif et l’actif du club, les gens intéressés doivent se manifester pour entamer la procédure et permettre au club de ne pas sombrer dans le doute et de commencer la préparation d’inter saison dans de bonnes conditions. Ce que je crains, c’est que les gens parlent sans passer à l’action, cette fois ci, je le dis et le redis, je ne serai plus le président de CSA JSM. Sans solution, il se peut qu’on procède à la liquidation judiciaire du club.

Je vous laisse conclure…

Nous avons durant notre parcours tout essayé pour donner le meilleur de nous-même au club, un club avec lequel j’ai grandi et repris des mains de feu Mechennane Moussa décédé récemment à l’âge de 78 ans auquel je tiens à rendre un vibrant hommage. J’espère qu’il y aura preneur avec davantage de moyens et de compétences pour mener le club à bon port.

Entretien réalisé par M’hena A.

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