Une délégation de l’APW de Tizi Ouzou menée par son président a effectué, lundi dernier, une visite de travail et d’inspection à travers plusieurs communes de la daïra de Béni Douala, en l’occurrence Béni Aïssi, Béni Douala et Béni Zmenzer. À Béni Aïssi, la première escale, la délégation s’est arrêtée au chef-lieu, au collège, aux 100 locaux et au niveau de la salle de soins. À Béni Douala, ce sont le stade communal, la piscine, la salle de sport et la salle spécialisée qui ont été visités. À Ath Zmenzer, la dernière halte, la délégation s’est arrêtée au niveau de l’assiette qui doit accueillir le stade communal.
Lors d’un point de presse, le P/APW, Youcef Aouchiche, a dressé un état des lieux peu reluisant de la situation qui prévaut au niveau de ces communes : «Nous venons de visiter et d’inspecter plusieurs projets inscrits à l’indicatif de la daïra de Béni Douala. Nous avons entamé notre visite par la commune de Béni Aissi où nous nous sommes arrêtés au chef-lieu qui a besoin de travaux d’aménagement urbain, notamment pour éviter le risque d’inondation. Nous avons attribué à l’APC une subvention de 4,7 millions de dinars lors du mandat précédent et nous leur avons octroyé une deuxième subvention de 4 millions de dinars pour justement réaliser ces travaux en vue d’éviter le risque d’inondation au chef-lieu. Nous avons aussi visité le stade communal qui a besoin de travaux d’aménagement et de gazon. J’annonce que ce stade est inscrit officiellement pour être aménagé.
Les travaux seront lancés une fois les procédures administratives terminées. Nous avons aussi visité les 100 locaux qui sont dans un état peu reluisant. Une procédure de transfert de ces locaux de la direction des équipements publics au profit de l’APC est en cours. L’APC pourra ainsi prendre les mesures nécessaires pour viabiliser davantage ces locaux et les entretenir. Il y a aussi des risques sur les exploitants car les blocs sont séparés par des vides de 20 cm, ce qui peut provoquer des accidents. Cette visite s’inscrit dans notre programme qui vise à relancer et à finaliser l’ensemble des projets en cours à travers toute la wilaya. Nous projetons de visiter les 21daïras de la wilaya. Le constat n’est pas encourageant, on se retrouve à chaque fois avec des retards dans la réalisation et la réception des projets, ce qui crée des problèmes, malgré la mobilisation de sommes colossales.
Parfois, il y a aussi le manque de CP pour la finalisation des projets inscrits. Nous avons aussi recensé des manques persistants notamment l’électrification rurale, nous avons enregistré 20 000 foyers qui attendent d’être branchés au réseau. Nous avons aussi enregistré un problème majeur, à savoir le réseau d’assainissement qui doit être généralisé. Nous avons demandé une cagnotte conséquente pour répondre à la demande exprimée par les maires et la population. Les chemins de wilaya sont également en piteux état, nous avons saisi ceux de droit pour nous accorder des financements importants pour réparer le réseau routier de la wilaya qui est quasi impraticable. Nous essayons à travers ces sorties de mobiliser tous les acteurs pour avancer».
Le centre sportif de proximité paralysé
À Ath Douala, ce sont des dizaines de milliards qui ont été dépensés pour réaliser le centre sportif de proximité, mais les lieux ne sont pas suffisamment rentabilisés. La piscine, bien qu’achevée depuis 2016, n’est pas opérationnelle à cause de l’assainissement. «Nous avons visité la salle polyvalente et le stade communal, celui-ci qui doit être réhabilité car toute une partie s’est affaissée à cause de l’indisponibilité des canaux d’évacuation et d’un glissement,» commente le P/APW. Ce CSP a été réceptionné en octobre 2006, mais il est étonnant de voir que la piscine est finalisée depuis 2016 mais non opérationnelle. La salle de sport est elle fermée pour manque d’eau. «Ce sont de petits problèmes qu’il fallait prendre en charge rapidement.
Nous avons engagé un montant pour la réalisation de l’assainissement et de déblaiement pour mettre en service cette piscine réalisée à hauteur de 20 milliards de centimes et qui ne fonctionne pas. C’est malheureux de voir cette paralysie. Le stade aussi doit être réhabilité, une démarche de transfert à la DJS est en cours, une fois la délibération prise, il y aura des démarches pour la réhabilitation de ce stade par la DJS», avance-t-il encore. «Un glissement menace cette infrastructure importante pour les sportifs des Ath Douala. Nous avons abordé aussi la question du CEM d’Aït Mahmoud et l’école primaire d’Ath Douala, nous avons demandé l’inscription d’une nouvelle école primaire pour cette commune, car les élèves sont actuellement scolarisés dans la bibliothèque communale, c’est urgent. À Béni Zmenzer, nous avons aussi abordé le secteur de la jeunesse et des sports car on a été saisis à ce propos.
Nous avons demandé au DJS d’inscrire un stade communal pour cette commune, car elle ne dispose pas d’infrastructures de jeunes. L’APC a fait l’effort d’acheter une assiette foncière, il devient donc facile de réaliser un stade. Nous annonçons aussi à la population qu’un projet d’agence postale est inscrit au profit de la commune. Le chemin de wilaya 02 traversant le chef-lieu est en voie d’être bitumé, une première partie est déjà réalisée et pour l’autre partie, les travaux sont en cours sur 1,5 kilomètre», conclura le P/APW.
À Béni Aïssi, glissement de terrain, salle de soins obsolète…
La première halte de la délégation de l’APW a donc eu lieu au niveau du chef-lieu de la commune de Béni Aïssi. Sur le CW100, à l’entrée de la ville, un promoteur immobilier, entamant des travaux de terrassement, a provoqué un glissement qui a fini par couper la route aux habitants. Impossible de passer en voiture. Les riverains présents n’ont pas manqué d’interpeller le P/APW. Berchiche Hayouni, maire de Béni Aissi, a expliqué : «C’est un promoteur immobilier qui a causé le glissement et la fermeture de la route. L’entreprise est boiteuse et les travaux perdurent depuis 2018. Une action en justice a été introduite pour pousser l’entreprise à améliorer la cadence des travaux et rouvrir la route, en vain. L’entreprise a promis de rouvrir la route pour le mois de juin dernier, mais l’engagement n’a pas été tenu».
Toujours au chef-lieu, le maire sollicite le P/APW pour une subvention en vue de réaliser des travaux d’aménagement urbain et éviter l’inondation des commerces et d’une partie du chef-lieu. «Nous vous avons déjà accordé 4,6 millions de dinars et nous vous rajoutons 4 millions pour éviter les inondations. C’est une priorité», dira le P/APW. «Notre commune existe depuis 1984, et à ce jour, nous n’avons pas de trottoirs», déplorera un citoyen. S’agissant du stade communal, c’est une aire nue, sans vestiaires, ni tribunes, ni drainage, ni gazon. Le club local est SDF. «Un stade aux normes est inscrit pour Béni Aissi, le cahier des charges est ficelé, nous allons lancer l’appel d’offre incessamment», affirmera le DJS, M. Hettab.
Au niveau de la salle des soins, «c’est une catastrophe», a-t-on constaté. Les traces des infiltrations sont visibles, la peinture est détachée, le plafond menace par endroits de tomber, les sanitaire sont dans un état chaotique. Une salle de soins érigée sur papier en polyclinique, mais les moyens ne sont jamais venus. Au niveau des 100 locaux commerciaux, l’état des lieux est repoussant, l’insalubrité, le danger et les pratiques illicites sont légion. Un citoyen révèlera : «L’endroit est insalubre, personne ne s’en occupe. Des extras entrent et font ici la loi. Ils s’adonnent à la vente de produits prohibés et à des activités étrangères et interdites dans notre société». Le dernier point de la visite fut le Collège Guemar Ali. «Une structure vétuste et à reformer simplement. La cantine, la cuisine, la cour, les laboratoires, les plafonds, les murs, tout est dégradé. Le mobilier est usé et dépassé. Il faut un collège de remplacement», préconiseront les responsables de l’établissement.
À Béni Zemenzer, l’histoire sournoise des deux tatamis…
Le centre sportif de proximité de la commune d’Ath Douala comprend plusieurs structures, comme la salle spécialisée, la salle de sport, la piscine semi-olympique et le stade de foot. «Si les lieux étaient entretenus, ce serait le bonheur pour tous les jeunes de la commune», a-t-on appelé de ses vœux. Hélas ce n’est pas le cas. Le stade de foot est paralysé car une partie s’est affaissée à cause de l’absence de drainage des eaux. La piscine semi-olympique, bien qu’achevée depuis 2016, n’est toujours pas mise en service. La raison est que le réseau d’assainissement pour évacuer les eaux n’est pas réalisé. À signaler aussi que la piscine commence à se dégrader avant même d’entrer en service. La salle de sport est elle inopérante, car elle est sans eau. Quant à la salle spécialisée, elle ne jouit pas d’internet.
«Depuis les dernières intempéries, le câble a cédé, puis il a été volé, et à ce jour l’internet n’est pas rétabli», a fait savoir une des fonctionnaires. Un centre construit à coups de dizaines de milliards de centimes et qui est tout bonnement paralysé. Le président de l’APW n’a pas manqué d’exprimer sa colère : «Il est inacceptable qu’un centre pareil, construit à coups de dizaines de milliards, soit ainsi paralysé et que les jeunes en soient privés. Il faut le mettre à la disposition de la DJS pour le réhabiliter. Concernant la piscine, l’assemblée mettra un montant de 7,7 millions de dinars pour les déblaiements et la réalisation de l’assainissement.
Quant à la salle de sport, il faut y rétablir l’eau, nous allons saisir l’ADE». «Maintenant que nous venons d’avoir une subvention, nous allons entamer les travaux des demain (hier ndlr) pour mettre ce centre à la disposition de notre jeunesse qui ne cesse d’exprimer son impatience et nous met la pression», dira Amar Fekhar, maire de Béni Douala. Au niveau de la commune de Béni Zmenzer, dernière escale de la délégation APW, la visite a porté sur le stade communal dont les travaux sont acquis. «Pour nous, la réalisation du stade est une priorité car nos jeunes n’ont nulle part où aller», dira le maire, M. Ali Daoud.
Le chemin de wilaya 02 a également été visité, les travaux sont toujours en cours pour la deuxième partie de 1,5 kilomètre, alors que la première tranche, qui concerne l’intérieur du chef-lieu, a été achevée. À signaler qu’au niveau du stade, les jeunes amateurs de karaté n’ont pas manqué de signaler : «Nous avons bénéficié d’un tatami pour nous entraîner, mais le président de l’association sportif de Béni Zmenzer l’a pris chez lui comme si c’était sa propriété. Nous avons ensuite bénéficié d’un autre tatami que nous a donné un bienfaiteur, mais le même président s’en est accaparé. Il faut faire le nécessaire pour nous les rendre. Nous comptons des champions d’Afrique qui s’entraînent actuellement sur du carrelage», dira un des entraîneurs.
H. T.