Le village Tiniri est situé à 25 km du chef-lieu d’Ighil Ali. Peuplé d’environ 600 habitants, ce patelin niché sur une colline est en proie à de multiples carences qui font que le cadre de vie des villageois est peu enviable. Déjà, le chemin qui y mène se trouve dans un état lamentable, étant donné que la couche bitumeuse est usée et dégradée.
La circulation automobile au niveau de ce tronçon est laborieuse. Le transport de voyageurs dans ce village est carrément absent, car il n’est pas desservi par les transporteurs de la commune. Les habitants non véhiculés endurent les affres de ce problème en se rabattant sur l’auto-stop ou en louant au prix fort des «clandos» voraces qui exigent le plus souvent des honoraires exorbitants.
Pour sa part, l’eau potable enregistre une pénurie chronique dans cette bourgade déshéritée. En effet, cette denrée vitale est rare sur les réseaux de distribution, en ce sens que le village est alimenté à partir de captage de sources et de petits forages, lesquels ne satisfont aucunement la demande en cette ressource qui va crescendo. L’aménagement urbain enregistre également des insuffisances comme l’éclairage public, l’assainissement, les trottoirs…
Tiniri connaît une extension urbain certes effrénée, mais anarchique à l’instar de tous les villages de la région, où l’homogénéité de l’architecture en a pris un sérieux coup amochant conséquemment le décor de ce patelin. Les jeunes du village s’ennuient énormément faute de lieux de loisirs et de culture. Aucun terrain de proximité n’est aménagé dans cette bourgade ni encore moins un foyer de jeunes.
Les week-ends et les vacances scolaires sont moroses et sont passés dans le vide et le désœuvrement par les jeunes de la localité. Tiniri n’est qu’un exemple parmi tant d’autres villages haut perchés et isolés, lesquels manquent de tout. À l’exemple des villages voisins comme Ath Serradj, Belayel, El Kelaâ et Tazla, pour ne citer que ceux-ci qui endurent les mêmes conditions de vie lamentables.
Les habitants de cette région oubliée ne demandent ni plus ni moins qu’un plan de développement urgent pour les zones montagneuses, et ce afin de les sortir de leur marasme qui n’a que trop duré.
Syphax Y.