En dépit des progrès enregistrés en matière de pénétration en gaz naturel et en électricité, l’alimentation en ces sources d’énergie demeure la préoccupation majeure des populations locales.
Dans la commune de Kadiria, pour ne citer que cette commune de l’Ouest de la wilaya de Bouira, des villages entiers attendent toujours une alimentation en électricité ou un raccordement au gaz naturel. Ainsi et selon le maire de la cette commune, Abdenour Khiter, «le taux de raccordement au gaz naturel demeure très faible. Il ne dépasse pas les 46%».
L’édile communal parle d’un retard énorme dans ce volet. Pour illustrer cette situation, le maire cite le cas du chef-lieu communal où des foyers situés à la périphérie de la ville, à seulement deux kilomètres de Kadiria, ne sont toujours pas raccordés au gaz naturel. Or, selon lui, le reste de la ville est alimenté depuis le début des années 90. «Au niveau de la commune, comme c’est le cas au chef-lieu, il y a des foyers qui attendent un raccordement au gaz depuis près de trois décennies», confie le maire.
Ce dernier cite aussi le cas des populations de nombreux villages de Kadiria qui sont dépourvus en gaz naturel. Selon lui, il y a au total douze villages qui ne sont pas encore raccordés à cette denrée. Des villages situés pour la plupart dans des zones de montagne où sévit un climat très rude. À ces conditions climatiques s’ajoute la difficulté à se procurer et aussi à acheminer une bonbonne de gaz butane depuis le centre-ville jusque dans les montagnes.
«Au total, ce sont pas moins de 2 500 foyers qui ne sont pas raccordés au gaz naturel au niveau de la commune», indique M. Khiter. Selon ce dernier, cette situation est aussi valable pour l’énergie électrique. Ainsi et à en croire le maire, il y a au moins trois villages qui ne sont pas alimentés en courant électrique. Il s’agit essentiellement de villages désertés durant la décennie noire pour les raisons d’insécurité. Durant cette période, les installations ont subi beaucoup de dégâts à cause des actes de sabotage perpétrés par les groupes terroristes.
Ces dernières années, ces villages ont vu un retour massif de leurs populations à la faveur du retour au calme et de l’amélioration des conditions sécuritaires. Les habitants n’ont pas cessé de réclamer la remise en état de marche du réseau électrique dont les câbles ont carrément été détériorés et demandent à être entièrement changés.
À ce propos, le maire de Kadiria fera part de plusieurs sollicitations de la part des services auprès de la direction de l’énergie de la wilaya pour l’inscription d’opérations de réhabilitation des réseaux au niveau de ces villages. Mais aucune opération n’a été entreprise en raison, argue-t-on, du gel qui frappe les projets de l’énergie. S’agissant du raccordement au gaz naturel, l’édile communal a expliqué que « des études et des fiches techniques ont été élaborées entre 2013 et 2015 en vue d’obtenir des fonds pour raccorder les douze villages à cette énergie », mais il n’en est toujours rien.
Le maire notera, par ailleurs, avoir interpellé le ministre de l’Énergie, dimanche dernier, au cours de sa visite dans la wilaya, au sujet des insuffisances enregistrées en matière de l’alimentation en électricité et en gaz dans sa commune. Seulement, le maire ne se fait pas beaucoup d’illusion car, selon lui, aucune annonce n’est venue rassurée les populations quant à la prise en charge du problème. Selon lui, le ministre Guitouni a seulement exhorté les populations de patienter encore en attendant l’amélioration de la conjoncture économique du pays.
Pour le maire, l’enveloppe des 100 milliards de centimes annoncée en début de l’année en cours dans le cadre du FFCL en matière de projets de raccordement au gaz naturel ne suffira pas pour une seule commune de Bouira. Ce qui risque, selon lui, de retarder encore davantage la prise en charge des problèmes de gaz et d’électricité au niveau de sa commune.
Djamel Moulla