Face aux difficultés que rencontre l’économie nationale, le pouvoir d’achat perdra 1,5% de sa valeur chaque année, selon les prévisions de l’économiste Abdelhak Lamiri. «Avec une forte démographie et une croissance économique en berne, le chômage va se développer et les problèmes sociaux vont s’aggraver dans tous les domaines», s’est-il alarmé lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Pour redresser la situation, M. Lamiri souligne la nécessité de prendre des mesures urgentes : «Il faut prendre des mesures afin de mettre fin à la dégradation du niveau de vie, en attendant la mise en place d’une stratégie globale», a-t-il plaidé, en mettant l’accent sur l’importance d’aller «très vite vers une solution politique pour sortir de la crise».
Cette stratégie globale doit prendre, selon lui, en considération les leçons de l’échec et donner lieu à des réformes structurelles, en vue de promouvoir l’investissement et attirer les investisseurs étrangers ainsi qu’améliorer le climat des affaires. Dans ce sillage, l’économiste a fait savoir que «l’Égypte, qui n’a pas d’économie florissante, attire plus de 7 milliards de dollars d’investissement étrangers, le Maroc en capture 2,5 milliards de dollars alors que l’Algérie n’attire qu’un milliard de dollars». Évoquant la suppression de la règle 51/49, l’invité de la radio a salué cette mesure en la qualifiant de «bonne en elle-même».
Selon lui, la suppression de cette règle boostera l’investissement mais pas dans l’immédiat, car l’urgence est de régler les problèmes internes. Cela doit déboucher, a-t-il soutenu, sur des «mesures d’accompagnement pour avoir une attractivité de l’investissement». «Pour améliorer l’environnement des affaires et faire en sorte que les faiblesses deviennent des forces, il faut les identifier», a-t-il insisté, en relevant l’impératif de moderniser les administrations et les banques et de développer les ressources humaines.
Samira Saïdj