Warda El Djazaïria n’est plus

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Un autre monument artistique et culturel algérien s’en va.

Il s’agit de la chanteuse Warda El Djazaïria qui s’en va certes mais dont l’édifice restera plus que jamais élevé. De père algérien et d’une mère libanaise, la diva de la chanson arabe s’est éteinte, en effet, jeudi dernier vers 19h, à l’âge de 72 ans, suite à une crise cardiaque. La dépouille mortelle était attendue à Alger pour la soirée d’hier. Elle sera exposée aujourd’hui au niveau du palais de la culture à Alger, avant son enterrement au cimetière d’El Alia cet après-midi. Warda El Djazaïria, de son vrai nom Warda Ftouki, est née en 1939 en France. Son père, Mohammed Ftouki, est originaire de Souk Ahras à l’est de l’Algérie. Elle commence à chanter dès son jeune âge durant les années cinquante dans un établissement artistique appartenant à son père, avant d’entamer une riche carrière artistique en Orient. Elle se fera connaître pour ses chansons patriotiques. Sa carrière a été stoppé juste après son mariage en 1962, puisque elle a dû arrêter de chanter pendant une certaine période. Sa carrière a été relancée de plus belle en 1972, après que le président Houari Boumedienne l’eut invitée à participer à la commémoration de la fête de l’Indépendance. Elle a répondu présent et elle a interprété des chansons patriotiques. D’aucuns estiment que cette célébration était le point de départ de la carrière de la diva qui venait de reprendre le chant. Chose qui lui a valu le divorce pour se consacrer ensuite totalement à son art. elle retourne en Egypte où elle se maria avec le musicien Baligh Hamdi. Sa carrière prend du coup une autre dimension. Une dimension mondiale. Elle a côtoyé et travaillé avec les grands noms de la chanson Arabe tel que Mohamed El Moudji, Ryad Essambati et Mohamed Abdelwahab. Elle devient en un laps de temps la princesse de la chanson arabe. N’ayant jamais oublié sa patrie d’origine, Warda a consacré plusieurs chansons et signé de véritables chefs-d’œuvre en hommage au peuple algérien dont « Aïd El Karama » « Soummam », « Biladi Ouhibouki » qu’elle a interprétés lors de diverses fêtes nationales. Warda a aussi été actrice. Elle a participé dans plusieurs films notamment dans « La voix de l’amour » et « Mon destin et moi », dans lesquels elle avait repris certains de ses titres phares. Warda s’en va en laissant derrière elle un riche répertoire qui compte plus de 300 chansons. Elle a vendu plus de 20 millions d’albums à travers le monde. La chanteuse disparue préparait un clip spécial pour le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Sa mort a jeté en émoi le monde culturel algérien et arabe. Plusieurs artistes ont exprimé leur tristesse. «L’une des plus belles voix d’Algérie et du monde arabe vient de se taire à jamais », a écrit la ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans un message de condoléances. « Warda El Djazaïria nous a quittés ce jour en laissant derrière elle un silence assourdissant et une profonde tristesse », poursuit Mme Toumi qui exprime à la famille de la défunte son « immense peine » et sa « grande affliction ».

M. O. B.

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