50 ans de carrière et pas une ride !

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Un demi-siècle de chansons et de scènes et le temps semble ne pas laisser de traces sur l’artiste.

C’est un bain de jouvence dans lequel Lounis Aït Menguellet semble évoluer et c’est là l’impression qu’il a donnée à ses milliers de fans venus assister au spectacle organisé avant-hier soir au niveau de la Maison de la culture Ali Zaâmoum de Bouira. La salle, qui offre 800 places, voire 1 000, s’est avérée trop exiguë pour contenir le public venu des quatre coins de la wilaya et même des wilayas avoisinantes, tellement l’artiste se fait rare en représentation. Un écran géant installé sur l’esplanade de la Maison de la culture retransmettant en direct le concert a réussi toutefois à contenter les malchanceux restés dehors. 22h00, l’enfant d’Ighil Bouammas en montant sur scène saluera le public pour être venu aussi nombreux et remerciera la direction de la culture de Bouira, notamment la directrice : «Elle a fait le déplacement en personne à Tizi-Ouzou pour m’inviter», confiera-t-il. Le ciseleur de mots entamera ensuite son tour de chants par «Sligh iw taxi», suivie de «Tafath N’dunitiw» qui captivèrent l’assistance. L’artiste demandera à la salle de reprendre les paroles en chœur, ce qui sera fait le plus naturellement du monde. Sous l’œil attentif et vigilant de son fils Djaffer, le maestro enchainera quelques-uns de ses tubes. Quelques-uns seulement car il est difficile de sélectionner et de reprendre 50 ans de carrière dans un spectacle de deux heures. Entre chaque chanson, le public scandait «Imazighen ! Imazighen ! Imazighen !», sur quoi Lounis en souriant et fidèle à lui-même répondra «Ok, mais dites également Timazighine». Souhait exaucé «Timazighine !» fusera de chaque coin de la salle. Profitant d’un réglage de l’acoustique, Lounis Aït Menguellet fera une déclaration, qui en fera sourire plus d’un dans la salle : «Je suis honoré et surpris de voir que le wali de Bouira ici présent est jeune ! Cela fait plaisir de voir que ça rajeunit !». Une déclaration qui sera suivie d’un tonnerre d’applaudissement et pour l’artiste et pour le wali Mouloud Cherifi et sa délégation venus assister au spectacle d’Amghar Azemni. Des voix fuseront du public pour demander la chanson Djamila, requête qui sera immédiatement satisfaite par le chantre et qui recevra une ovation. Acclamations et applaudissements ponctuaient chacun de ses tubes. Djaffer, son fils veillant à la moindre imperfection s‘est illustré, de même que l’ensemble des talentueux musiciens, en apportant les rythmes et les détails tantôt à la flute, tantôt au synthé. «Ettes Ettes Mazal l’hal» et «L’mussiw» mettront le feu au public, toutes générations confondues qui n’a cessé de danser tout au long du spectacle. «Telt ayam di lâemer-iw», «Abernus-iw» furent ensuite interprétées par Lounis Aït Menguellet, avant de clore sa soirée à Bouira avec «Ketchini ruh, nek ad quimegh». Les forces de sécurités présentes en force à l’intérieur et à l’extérieur de la salle ont réussi à maitriser la situation pour que ce gala reste inscrit dans les annales des spectacles grandioses de la wilaya. En fin de cette soirée, le wali a remis un burnous blanc à Lounis, ainsi que plusieurs cadeaux pour fêter ses 50 années de carrière. Le wali félicitera chaleureusement Lounis en cette occasion et l’invitera à revenir l’année prochaine pour célébrer le prochain anniversaire de sa riche carrière. A noter que Lounis Aït Menguellet se produira gratuitement le 21 juin prochain à Béjaïa, mais avant, il se sera sur scène à Constantine et Oran. L’artiste clorera sa tournée ramadanesque à Marseille.

Hafidh Bessaoudi.

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