Al Amraouia de Tizi-Ouzou, qu’en savez-vous ?

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S’il y a un contexte correspondant à l’adage disant que «nul n’est prophète dans son pays», c’est bien celui de la situation de l’association culturelle de musique andalouse «Al Amraouia» de Tizi-Ouzou. Force est de constater qu’en dehors des parents qui y ont leurs enfants, rares, très rares sont ceux qui connaissent jusqu’à son existence. Et pourtant… Peu sont les associations, occupant les devants de la scène, qui ont honoré notre wilaya comme l’a fait cette association. Il est triste de ne voir, à leurs rares apparitions à la maison de la culture Mouloud Mammeri que leurs seuls parents et leurs encadreurs, à de rares exceptions de quelques curieux ou de vrais initiés, peu nombreux. Qui a entendu parler des exploits de cette association qui a remporté le premier prix national de la musique andalouse par deux fois devant des écoles des plus prestigieuses sur la scène artistique algérienne activant depuis des années et des années ? Le premier succès d’Al Amraouia fut en 2012, suivi d’un autre en 2013. Ces deux prix ont été remportés dans le cadre du festival national SANAA organisé chaque année, à la salle Ibn Zaydoun du complexe Riyad Al Fath d’Alger, (tous les deux ans, à présent). Ce festival met en compétition les meilleures écoles d’Algérie dans le genre andalou de l’école d’Alger (SANAA). Pour rappel, la première consécration d’Al Amraouia, remportant le premier prix de la 7ème édition du festival, avait soulevé un tollé parmi les écoles du genre qui n’arrivaient pas à «digérer» la suprématie de Tizi-Ouzou dans un genre qu’ils croyaient leur chasse gardée. Le président du jury M.Guerbas, un constantinois, avait même été implicitement soupçonné d’avoir penché du côté des kabyles. Il fallait attendre une année pour chasser tous les doutes, car Al Amraouia s’imposera, cette fois-ci, encore en remportant un titre encore plus prestigieux, le premier prix des lauréats, le «lauréat des lauréats» de la 8ème édition qui a vu entrer en lice les seules écoles ayant jusque-là remporté la première place de toute l’existence du festival. Depuis, beaucoup d’éléments sont partis pour ne revenir que pour répondre à l’appel de l’association en cas de spectacles qui, il faut le déplorer, sont très rares. L’association continue malgré tout d’encadrer «une pépinière» de bambins, de former et de préparer la relève. Une jeune nouvelle «fournée» commence déjà son bonhomme de chemin, sur les traces de leurs aînés grâce surtout à la ténacité, la persévérance et le dévouement de ceux qui continuent à sacrifier de leur temps, et même plus, pour cette association, à leur tête Cheikh Amar Dris, son père fondateur, qui la créa en 2007. Ce grand Maître qui se fait tout petit est l’un des meilleurs disciples du Grand Abderezak Fakhardji. La dernière apparition en date de cette association ne remonte par ailleurs qu’à quelques jours. En effet, à l’occasion de la 12ème édition des journées andalouses des «bourgeons» à Blida, ayant eu lieu le jeudi 22 du mois dernier, les «poussins» de l’association ont subjugué le public Blidéen, un des plus connaisseurs dans le genre, en interprétant, en dépit de leur jeune âge, une Nouba H’cin, l’une des plus ardues, avec brio. Le 29 du même mois, Al Amraouia fut programmée pour une soirée à la salle Ibnou Khaldoun d’Alger, conjointement avec «Al Fakhardjia» sous la direction du maître Smaïl Hini. La classe supérieure de l’association, en dépit d’une préparation à la hâte car invitée un peu tardivement, a fait une très bonne impression sous la direction du maître Amar Dris, lequel a été félicité par son ami de jeunesse Ismaïl Hini avec qui il avait partagé les années de formation auprès de leur Maître Abderrazak Fakhardji.

H. M.

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