Splendides exilées au TRB

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La pièce de théâtre "Splendides Exilées" a été présentée mardi dernier au 9ème Festival international du théâtre de Béjaïa qui reprend ses activités sous la direction de Slimane Ben Aïssa.

Ce festival est dédié, cette année, à la parole des femmes. L’auteur de cette pièce est Arezki Metref qui a eu le talent d’écrire ce beau texte au presse-tableaux. Composée surtout de longs monologues, cette écriture poétique, aux qualités littéraires indéniables, n’utilise pas les procédés habituels de théâtre. Peu de dialogues, mais le spectateur se laisse embarquer dans un texte qui prend une dimension universelle. Cette pièce qui a été présentée l’été dernier au festival raconte-arts de Tiferdoud, est revenue cette fois-ci en Kabylie avec cinq actrices venues d’univers différents. Noëlle Chapellet, auteure, universitaire et présidente de la société « gens de lettres » à Paris, a beaucoup exploré la problématique du corps dans ses œuvres. Elle est l’auteure de nouvelles, romans et récits récompensés par de prestigieux prix littéraires et ses œuvres sont traduites dans une quinzaine de langues. Impressionnante dans son rôle d’une femme possédée par les esprits et qui cherche à s’en débarrasser en consultant une ethnopsychiatre interprétée par Catherine Belkhodja, metteuse en scène et adaptatrice de la pièce. Cette dernière est ancienne reporter à Gamma TV, puis auteure de documentaires et de films expérimentaux pour les télés françaises, allemandes et japonaises. Elle a travaillé pendant de longues années avec Chris Marker comme actrice, coscénariste et assistante de production, et a reçu un « Sept d’or » pour l’émission Paxi qu’elle a conçue avec Philippe Alphonset et Maurice Deguyrson pour la chaîne Arte. Dans ce spectacle, Catherine assure la continuité. Elle est Tessa, ethnopsychiatre mais joue également sa propre mère Ouardia. Aussi crédible pour l’une que pour l’autre, elle est surtout celle qui rappelle la parole de toutes ces femmes qui n’osaient pas s’exprimer. Alexandra Stewart, canadienne qui mène une carrière internationale au cinéma, interprète le rôle de Maissa dans un long monologue particulièrement émouvant. D’une générosité extraordinaire pour exprimer la solidarité et la croyance dans l’engagement politique de son fils. Elle se tient droite, impressionnante et d’une présence éblouissante sur scène. On comprend pourquoi avec un tel charisme, nul ne peut s’étonner que son talent ait dépassé les frontières. Nous regrettons simplement qu’elle ne s’est pas lancée plutôt dans le théâtre. Avec un tel talent, pourquoi attendre si longtemps. Myriam Mézière, déjà présente à Tiferdoud poursuit ses aventures d’interpréter le rôle de Malintzin, esclave de Cortès, mère du premier roi après l’arrivée des colons. Myrielle Bloch, habituellement conteuse a interprété magistralement le rôle d’Elyssa Rais.

M. I. B.

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