Cinq ans ou Mazal… la honte !

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Il faut dire que durant ces cinq années qui ont vu les autorités locales mais aussi des entreprises défilaient dans le chantier, plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier un gâchis qui restera une tache noire dans la gestion des affaires de la cité à Tizi Ouzou

Lancés en septembre 2007, les travaux d’aménagement du square 1er-Novembre du centre-ville de Tizi Ouzou, ne sont pas encore achevés cumulant ainsi un retard de cinq ans.

Une aberration surtout quand on connaît la dimension, petite, de ce jardin et qui ne nécessite pas plus de quatre mois de travaux comme prévu d’ailleurs dans le cahier des charges.

Il fait, indubitablement, partie de ces projets qui traînent depuis de très longues années à Tizi Ouzou. Il incarne cette apathie avec laquelle plusieurs infrastructures sont prises en charge au grand dam des citoyens, qui n’ont pas d’alternative que de prendre leur mal en patience en attendant un coup d’accélérateur qui les fera bénéficier de projet d’utilité publique.

En effet, à Tizi Ouzou, c’est la wilaya où l’on peut prendre plus de cinq années pour réhabiliter un petit jardin public. Lancée en 2007 à l’époque de l’ancien wali, Hocine Mazouz, la réhabilitation du jardin du 1er Novembre ou le square comme aime l’appeler les Tizi Ouzéens, n’est pas encore achevée.

Une virée effectuée cette semaine dans le chantier nous a permis de constater la cadence des travaux qui ne peut, en aucun cas, répondre à l’urgence de réceptionner l’infrastructure dans les brefs détails. Moins d’une dizaine d’ouvriers pour, comme nous le dit l’un d’entre eux: “Prendre en charge des retouches et bricoles afin, nous dira-t-il, de réceptionner le projet à l’occasion du prochain anniversaire de la Révolution.”

Et si c’était un grand jardin ?

La réhabilitation du square du 1er-Novembre, entamée en septembre 2007, n’est pas encore achevée. La raison ? Des contraintes techniques et des défaillances à plusieurs niveaux , expliquent une source proche de la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) ; ont handicapé la progression du projet. Mais selon un représentant d’un bureau d’études, établi à Tizi Ouzou, et qui a déjà supervisé des travaux similaires dans d’autres wilayas du pays, ce retard incombe à une “mauvaise gestion” et un “manque de compétence et de moyens de réalisation”.

Il faut dire que durant ces cinq années qui ont vu les autorités locales mais aussi des entreprises défilaient dans le chantier, plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier un gâchis qui restera une tache noire dans la gestion des affaires de la cité à Tizi Ouzou.

Dans cette ville qui n’a pas été épargnée par la machine de la bureaucratie, on s’étonne et on se pose avec acuité la question de savoir pourquoi deux projets de la même nature, celui du jardin colonel Mohand-Oulhadj et le squar du 1er-Novembre, entamés pratiquement en simultané ont progressé avec une cadence diamétralement opposée.

Le premier, situé à proximité du siège de la wilaya, a été réceptionné alors que le deuxième traîne et connaît un retard de plus de cinq ans.

Le réaménagement du squar du 1er-Novembre, lancé en 2007, ne devait durer que quatre mois “le projet sera réceptionné dans les délais»,déclarait le premier responsable de la Duc à l’époque. Cependant, des contraintes ont, semble-t-il, bloqué la progression du projet.

C’est le cas de le dire pour l’orientation donnée par la DUC de ne pas toucher à aucun élément végétal qui a, dit-on, sensiblement gêné les travaux notamment en ce qui concerne la démolition des socles en béton enfouis dans le sol d’une épaisseur de plus d’un mètre et une profondeur atteignant 1,20 mètre.

“Nous n’avons pas eu assez d’espace pour travailler et dégager ces socles dans les délais. Ça nous a pris beaucoup de temps vu l’exigüité du jardin ceci sans parler des réseaux d’assainissement, qui ont provoqué à plusieurs reprises l’arrêt du chantier», indique un responsable au niveau de la DUC. La réhabilitation du jardin qui aura coûté 55 millions de dinars, a pris en charge, outre le démantèlement de ces socles, le bétonnage des allées et murettes qui entourent les arbres centenaires et la pose de la pierre taillée aux pourtours intérieurs et extérieurs du jardin.

Cette dernière étape n’est pas encore achevée puisque cette semaine encore, les ouvriers s’affairaient à l’habillement du mur jouxtant le marché couvert en pierre taillée. Autre tâche qui reste à accomplir, l’aménagement des espaces verts à l’intérieur du jardin.

“Ce n’est pas notre travail. C’est une autre entreprise qui viendra pour aménager ces espaces, poser le gazon et entretenir les éléments végétaux», nous dit un autre ouvrier, rencontré mercredi dernier sur le chantier. Et si c’était alors un grand jardin à l’image de celui d’El Hamma d’Alger ? Le retard s’estimerait alors en deux chiffres.

Plusieurs arrêts et un énorme retard !

Pour justifier ce grand retard qui révèle le mode de fonctionnement et de gestion du maître de l’ouvrage, le directeur de l’urbanisme et de la construction, en place à l’époque du lancement du chantier, a déclaré lors d’une inspection des travaux effectuée en mars 2010 que les raisons qui justifieraient selon lui l’état du projet, sont principalement dues à un glissement de terrain et à la démolition des socles en béton.

Il avait, à l’occasion, instruit le chargé des travaux de livrer les travaux dans un délai ne dépassant pas le mois de juin de l’an dernier.

12 mois après, le projet portant aménagement du square du 1er-Novembre n’est pas encore été réceptionné. Il faut préciser dans ce sillage que le chantier est resté à l’arrêt durant de longs mois et à plusieurs reprises parfois pour des contraintes qui pouvaient, si elles ont été prises en charge à temps, se régler en laps de temps. Alors que le jardin du colonel Mohand-Oulhadj a été achevé en février dernier et constitue déjà un paisible espace pour prendre de l’air et où l’on prend goût à se reposer, celui du centre-ville longeant la Grande rue reste à la traîne et ne bénéficie pas encore au Tizi Ouzéens.

Annoncés en grande pompe, plusieurs projets, à l’image de l’aménagement de ce square, l’aménagement de la Grande rue de la ville des Genêts dont les trottoirs sont défoncés et dans certains endroits laissent “couler” des réseaux d’assainissement au vu et au su de tous, du marché couvert, des projets annoncés et qui restent de l’encre noir dans les tiroirs de certaines directions de wilaya.

Le retard dans la concrétisation des travaux de réhabilitation des deux jardins de la ville, le square colonel Oulhadj qui a pris une année supplémentaire sur les délais prevus mais qui tout de même opérationnel et le jardin du centre-ville, ne sont pas les seuls qui révèlent la lenteur et la cadence des travaux imprimés par la direction de l’urbanisme et de la construction.

C’est le cas de le dire pour le dossier de l’aménagement urbain qui a consommé un budget conséquent mais qui soulève le coureau de certaines localités, notamment celle du sud de la wilaya à l’image de Tizi N’tleta, qui n’ont pas eu encore la “couleur” de l’argent prévu dans l’enveloppe “théoriquement” affectée à cette bourgade.

L’orientation donnée par les nouvelles autorités de wilaya devra, à juste titre, donner à réfléchir aux responsables de ces secteurs névralgiques afin de jeter les véritables ponts de confiance avec le citoyen.

Omar Zeghni

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