La neige a atteint plus de 1 m 50 à Illilten

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Illilten, commune située au cœur du Djurdjura dans la daïra d’Iferhounène, a vu les couches de neige atteindre plus d’un mètre soixante d’épaisseur. Par conséquent, les différents chemins menant vers la région ont été fermés à la circulation. Les quantités considérables de neige qui se sont abattues sur ladite localité ont entraîné l’isolement total des onze villages que compte cette région du reste du monde. La majorité écrasante des foyers, pour ne pas dire tous, sont restés sans électricité ni téléphone pendant plusieurs jours. Cette tempête de neige, qui a engendré un froid glacial depuis plus d’une semaine, a provoqué également une paralysie qui a affecté plusieurs secteurs publics. Les établissements scolaires et autres services publics de la commune ont été contraints à verrouiller leurs portes à cause de l’absence de moyens de chauffage, étant donné que la municipalité en question n’est pas encore raccordée au réseau gazier, d’un coté et de l’impossibilité de circuler et de se ravitailler en fuel, de l’autre. C’est ainsi, que les écoliers ont été sommés de rester chez eux. Aussi, de nombreux travailleurs n’ont pu rejoindre leurs lieux de travail, malgré l’intervention des équipes de déneigement et le passage des chasses- neige qui déblayaient, tant bien que mal, les chemins à l’intérieur du chef-lieu communal ainsi que sur la route menant vers Iferhounène, pour assurer la circulation. En conséquence, les villageois ont été contraints de se procurer du bois pour se chauffer, du moment que les camions ravitailleurs en bouteilles de gaz butane ne pouvaient pas accéder à la région et desservir les dépôts, en rupture de stock depuis plusieurs jours. En outre, les commerçants de cette localité qui ne peuvent éviter l’axe routier qui passe par le col de Chellata, culminant à plus de mille mètres d’altitude et reliant la wilaya de Tizi-Ouzou à celle de Bejaia, ne pouvaient, eux aussi, se ravitailler car dépendant pour cela des marchés habituels d’Akbou, de Tazmalt et de Sidi Aïch, inaccessibles après le blocage de la route depuis les premières chutes de neige qui sont abattues sur les hauteurs de la Kabylie.

La population locale attend impatiemment que la vie ne reprenne son cours normal. Ahmed, un citoyen d’Illiltène, se lamente en s’interrogeant désespérément : « On est entre le marteau et l’enclume, la rareté des produits, d’un coté et la hausse des prix de produits disponibles dans les magasins, de l’autre. Sincèrement, on ne sait plus quoi faire face à une telle situation».

Par ailleurs, et juste après les prévisions émises par Météo Algérie qui avait annoncé des chutes considérables de neige dès jeudi 2 février, on a constaté que les produits avaient subitement disparu des étalages et des étagères des magasins.

« Le malheur des uns fait le bonheur des autres, c’est à croire que les commerçants attendaient, avec impatience, ces moments là pour augmenter leur chiffre d’affaire, sans aucun égard pour les citoyens », se plaint un père de famille venu faire des achats au niveau d’un magasin d’alimentation générale.

Il faut dire que malgré que les précautions et les dispositions prises par la population locale en emmagasinant quelques denrées, leur stockage n’a pas été suffisant pour subvenir à leurs besoins, ils ne s’attendaient sûrement pas à ce que cela dure plus d’une semaine.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’hiver 2005 vient de se répéter, encore une fois en Kabylie, si ce n’est pire, et que cela va encore marquer les esprits pour longtemps et laisser des traces très profondes chez les citoyens.

Entre autres conséquences néfastes, de nombreux accidents routiers ont été signalés suite à cette tempête de neige qui a trop duré dans le temps.

Fatma C.

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