Le meeting de la secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, tenu hier après-midi à la Maison de la culture de Tizi Ouzou a été marqué par un incident, suite à des échanges virulents entre la patronne du PT et un groupe de jeunes scandant des mots d’ordre contre le vote. « Ulac le MAK Ulac », répliquait en effet, Louisa Hanoune au micro, face à un groupe d’une dizaine de jeunes qui scandait vers la fin du meeting des slogans contre la participation aux prochaines élections sous le générique bien connu : « Ulac Lvote Ulac ». Visiblement décidée à en découdre avec ce groupe de jeunes et à travers lui, avec le mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), Louisa Hanoune n’y est pas allée avec le dos de la cuillère, en répondant avec des phrases assassines à leur adresse : « Le MAK, barra ! », « l’Algérie unie et indivisible », « On n’a pas peur des agents de l’UE et du sionisme », étaient entre autres les mots adressés à partir de la tribune par une Louisa Hanoune imperturbable. « On n’a pas eu peur des bombes qui explosaient, il y a quelques années, et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va avoir peur de cette minorité qui ne représente qu’elle-même », ajouta Hanoune sous les applaudissements nourris de ses sympathisants, présents en force dans la salle. Il faut dire que les hostilités avaient commencé juste après la prise de parole par la SG du PT qui n’a pas hésité à tirer, à boulets rouges, sur les autonomistes qu’elle accusa d’avoir provoqué la tête de liste de son parti dans la Wilaya de Tizi Ouzou, la veille, lors de la marche du MAK à l’occasion du 20 avril. « Le MAK a provoqué notre tête de liste en lui indiquant que Louisa Hanoune animera ce samedi son dernier meeting à Tizi, car la Kabylie, qui aura son autonomie, vous sera désormais interdite », narra d’emblée Hanoune à son auditoire, avant d’adresser une pique à l’adresse de ceux qu’elle qualifient d’agents de puissances ennemies : « Lorsque un mouvement, soutenu par l’Union Européenne, n’arrive même pas à rassembler 500 personnes dans une marche à Tizi-Ouzou, et que moi je me retrouve, aujourd’hui, face à une salle archi comble, je me dis que l’Algérie restera unie à jamais ». Malgré les quelques slogans hostiles lancés par un groupe de « boycotteurs » à son adresse, Louisa Hanoune, a réussi à poursuivre son meeting une heure durant, en y décortiquant le programme de son parti, avant de décider finalement de l’interrompre, et quitter la salle sous une forte escorte.
…Et appelle à voter en masse à Bejaia
La secrétaire générale du PT,a animé hier à la Salle Bleue de Béjaïa un meeting populaire.
D’emblée, l’hôte de Béjaïa appelle les citoyens à voter en masse le 10 mai prochain pour « barrer la route à ceux qui veulent aliéner le pays aux capitalistes étrangers et aux multinationales qui n’ont pour objectif que la réalisation de profits sur le dos des travailleurs ». Elle déclare, par ailleurs, que les législatives du 10 mai se déroulent dans un climat de guerre et des pressions énormes s’exercent sur l’Algérie pour qu’elle adhère à l’OMC pour, d’une part, qu’on lui refoule tout ce qui est invendable en Europe et ailleurs, et d’autre part, pour qu’on mette son économie à plat. Pour convaincre l’auditoire du vrai climat de guerre qui déteint sur les élections, l’oratrice rappelle les situations que vivent les voisins Libyens, avec leur pétrole, et les Maliens, dont le sous-sol renferme d’énormes richesses, notamment de l’or.
L’intervenante s’est, par la suite, étonnée de constater que l’Algérie, un pays qui dispose de 280 milliards de réserves de change mais qui compte 20 % de sa population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté. Elle accuse ouvertement les partis au pouvoir, le FLN et RND en l’occurrence, d’avoir bradé les richesses du pays et de l’avoir conduit à la décomposition politique et à la dépravation. Quant à Tamazight, la conférencière garantit que dans la prochaine assemblée, qui aura un caractère de constituante, les députés du PT militeront pour qu’elle ait son statut de langue nationale et officielle, au même titre de l’Arabe.
Ali. C et B. Mouhoub