La Dépêche De Kabylie : Ces dernières années, le cinéma Amazigh a connu une forte production. Selon vous, y a-t-il une évolution réelle dans la qualité des œuvres, réalisées pour la plupart par des jeunes ?
Si El-Hachemi Assad : Il y a une certaine évolution tout de même. Nous avons vu ça, notamment à travers l’émergence de jeunes qui ont fait leur démonstration lors des précédentes éditions du festival du film Amazigh. Les détenteurs des trophées, gagnés dans le cadre du festival, sont la preuve vivante qu’il y a une relève. Maintenant, pour les films professionnels, si on donnait plus de moyens ainsi qu’un cadre de formation à ces jeunes réalisateurs, ils pourront illustrer leurs talents à travers des œuvres cinématographiques à la hauteur de nos ambitions.
Qu’en est-il de la qualité des films retenus pour cette nouvelle édition du FCNAFA ?
La moisson est toujours timide. Les films retenus dans chaque édition sont des œuvres de qualité. Les deux dernières années ont connu une émergence dans la section animation. Comme je l’ai déjà souligné si on pouvait acquérir un financement ainsi qu’un cadre de formation meilleur et si on pouvait également assurer la commercialisation de ces produits, le cinéma Amazigh aura un avenir. Je crois qu’il y a une évolution dans des catégories bien précises, notamment le court-métrage, le film d’animation et le documentaire. Il y a une nette évolution dans ces catégories sur le plan de la qualité. Mais concernant le long métrage, nous avons constaté des hauts et des bas, à chaque édition.
Peut-être des nouveautés dans cette nouvelle édition ?
Le comité d’organisation du festival a introduit dans le programme de cette 13éme édition, la section du film doublé en tamazight. La seconde nouveauté est la création d’un espace « marché des films », comme ça, à l’avenir, cet espace accompagnera les jeunes cinéastes et les boites de productions durant le festival et leur permettra d’acquérir le matériel adéquat pour le tournage de leurs projets, et aussi pour leur permettre de trouver des circuits de diffusion et de commercialisation pour leur produit auprès des institutions et des chaines de télévision, surtout qu’il est question d’une ouverture de l’audiovisuel au privé. La troisième nouveauté est le Cosplay, qui est une démonstration et une exhibition des costumes. Car c’est également une manière de capter le talent des comédiens qui vont faire une démonstration au niveau de la placette de la mairie de Tizi-Ouzou. Autre nouveauté cette année, c’est la présentation des films en compétition, notamment ceux de la section « Olivier d’or » au niveau de plusieurs localités de la wilaya. De même que l’atelier « éducation à l’image » pour les enfants d’autres régions amazighophones d’Algérie pour lesquels nous avons décidé de consacrer un cadre de formation pour leur permettre de réaliser un film, ainsi qu’un autre atelier dédié aux enfants handicapés de Tizi-Ouzou qui bénéficieront d’une activité encadrée par le staff du festival.
Pour finir, pourquoi avoir choisi le Musée comme QG, alors que les activités se dérouleront, essentiellement, au niveau de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou ?
C’est un choix fait en concertation avec les différentes institutions, notamment la direction de la culture, l’APW et le ministère de la Culture. Il nous faut un espace pour permettre à nos invités d’être accrédités. Mais aussi pour aménager un espace WIFI pour nos invités étrangers et aussi pour pouvoir travailler durant cette semaine à éditer nos publications. Car nous allons éditer le journal du festival. C’est pour ces raisons là que nous avons choisi le Musée. Nous considérons la Maison de la culture comme le prolongement de ce festival. C’est un espace où il y aura l’essentiel de nos activités. Outre la grande salle et le petit théâtre, nous allons également aménager le « marché des films » au niveau du hall. Je tiens à remercier le wali de Tizi-Ouzou qui nous a accordé toutes les facilités pour qu’on puisse travailler dans les meilleures conditions.
S. B.