“Le Sahara occidental, tout comme le Timor-est est un problème de décolonisation”

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Le président de la République a été l’hôte, hier, de l’Assemblée de la République portugais, et où il a été reçu avec les protocoles dus à une visite d’Etat. Dans son allocution devant les députés portugais, Abdellaziz Bouteflika a tenu à rappeler les liens historiques entre l’Algérie et le Portugal. “Tarik Ibn Ziad et Moussa Ibn Nouçayr ont inauguré une ère pendant laquelle la civilisation musulmane s’est épanouie sur la Péninsule ibérique”, dira le Président, avant d’ajouter que “l’éclat des réalisations l’emporte largement sur les épisodes de confrontation”. L’amitié algéro-portugaise ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’un “Traité de paix et d’amitié” a été conclu à Alger, le 14 juin 1813, entre Hadj Ali Pacha et le prince du Portugal et de l’Agarve, Dom Joao. C’est l’interpénétraiton des cultures, la longue amitié et un patrimoine commun qui avait fait dire à José Saramago dans son discours de réception du Prix Nobel de littérature en 1998 qu’il y avait “la figure énigmatique et fascinante d’un grand-père berbère”. Faut-il rappeler qu’Alger est plus proche de Lisbonne que toutes les capitales européennes à l’exception de Madrid. C’est la raison pour laquelle et pour bien d’autres encore que d’illustres portugais ont choisi notre pays comme refuge et asile. Abdelaziz Bouteflika a tenu à rappeler devant les députés portugais que “Manuel Teixeira Gomes, dernier président de la République portugaise durant la période qui préceda chez vous la longue nuit de la dictature, a choisi la ville de Béjaïa pour y passer les dix dernières années de sa vie”. Durant cette visite d’Etat, les officiels ont évoqué le projet d’édification d’une statue ou d’un buste du défunt président dans la capitale des Hammadites. Manuel Teixiera Gowes, a vécu dix ans à l’hôtel “Etoile” (qui existe toujours) et occupait la chambre n° 13, sur la place Gueydon. Le président de la République a également évoqué l’exil à Alger de bon nombre de combattants pour la liberté et de la démocratie. Il citera à titre d’exemple le Maréchal Humberto Delgado, Manul Alegre et les animatrices et animateurs de la radio “La voix de la liberté” qui émettait à partir d’Alger “pour nourrir l’espoir et soutenir l’engagement du peuple portugais”. Abdelaziz Bouteflika a fait également un tour d’horizon des questions d’actualité au niveau régional et international. S’agissant du problème du Sahara occidental, le président de la République a été on ne peut plus clair en déclarant qu’“il s’agit là d’un problème de décolonisation qui, à ce titre, relève de la responsabilité des Nations unies et du Conseil de sécurité dont le devoir, selon la charte, est d’assurer au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination a permis à de nombreux peuples d’accéder à leur indépendance, comme c’est le cas en particulier du peuple algérien. Le cas le plus récent d’accession à l’indépendance par exercice de l’autodétermination est celui du Timor-est, pour lequel nous avons adopté la même position au niveau des instances internationales”.L’allocution du président d la République devant l’assemblée de la République portugaise a été accueillie très favorablement par les députés de ce pays, le Portugal semble découvrir un pays pas si lointain, et semble apprécier le patrimoine commun, et les opportunités qui s’offrent aux deux parties. La diplomatie a cette capacité de réveiller les amitiés endormies, pour les mettre sur les rails de la coopération.

I. Ben

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