Les P/APC de Lakhdaria et d’Ath Laqsar dans le viseur de la justice

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La gestion de plusieurs communes de la wilaya est montrée du doigt. Les récents rapports de la DRAG de Bouira, présentés la semaine dernière lors d’un conseil de wilaya ont fait état d’une défaillance et d’une approximation dans la gestion. Plus grave encore, certains élus se retrouvent directement ou indirectement empêtrés dans des affaires louches souvent liées à la gestion des deniers publics. Ainsi, et après les P/APC d’El Adjiba et d’El Khabouzia, qui ont récemment eu affaire à la justice, c’est au tour de deux autres maires de se retrouver dans le collimateur de la justice. Il s’agit du P/APC de Lakhdaria et celui d’Ath Laqsar. Concernant le maire de Lakhdaria, d’obédience FFS, il serait selon nos informations impliqué dans une affaire de surfacturation dans l’achat de microordinateurs pour le nouveau siège de l’état civile de sa commune, inauguré l’an dernier. D’après des sources crédibles, la genèse de cette affaire remonte au mois d’octobre dernier, lorsque les services de la sûreté de daïra de Lakhdaria ont reçu une lettre anonyme, dans laquelle il est rapporté que les services de l’APC, à leur tête son premier responsable, auraient sciemment facturé l’achat de PC de marque ’’H.P’’, alors que les ordinateurs acquis sont en réalité d’une marque bon marché à savoir ’’Maxi power’’. Le montant facturé des achats s’élève à plus de 650 millions de centimes, alors que la valeur marchande réelle des ordinateurs acquis ne dépasserait pas les 250 millions de centimes. De fil en aiguille, et toujours d’après nos sources, les enquêteurs ont pu faire le lien entre le contenu de la lettre et les faits. D’ailleurs, depuis le mois d’octobre dernier, près de la moitié du personnel de l’APC et les chefs de services ont été entendus dans le cadre de l’enquête. D’après les éléments dont nous disposons, le maire de Lakhdaria n’a nullement essayé de cacher les faits, mais il a plaidé «la bonne foi». Toujours est-il que les factures soumises aux enquêteurs prouvent bel et bien que les fameux micro-ordinateurs «H.P» ont été remplacés par une marchandise dite bas de gamme, en l’occurrence de la marque «Maxi Power».

Concernant le volet judiciaire, le P/APC de Lakhdaria devait être entendu, demain mardi, par le juge d’instruction, mais l’audience a été selon nos sources reportée à la semaine prochaine. Un autre maire, celui d’Ath Laqsar en l’occurrence, élu du RND, est lui aussi dans le viseur de la justice. En effet, et selon des sources sûres, les éléments de la brigade économique et financière de la sûreté de la daïra de Bechloul viennent de déclencher une enquête au niveau de l’APC d’Ath Laqsar, au sud-est de la wilaya de Bouira.

Les investigations auraient mené à déceler un trou financier de plus de 200 millions de centimes dans la gestion des bons de carburant dont dispose cette APC. Les mêmes sources affirment que l’enquête a été déclenchée, suite à la multiplication des rapports de dénonciation et des requêtes anonymes adressés à plusieurs responsables de la wilaya, et faisant état de « l’implication de l’actuel P/APC dans des affaires de détournements des fonds de l’APC ».  D’après nos sources, la disparition de bons de carburant, d’une valeur estimée à plus de 200 millions de centimes, constitue l’élément central de l’enquête. Pas moins de 04 responsables de cette commune, dont le P/APC et le chef de parc, ont été auditionnés par les enquêteurs. Lors de son audition, le P/APC aurait catégoriquement nié son implication dans cette affaire et demandé l’élargissement de l’enquête pour qu’elle touche les bilans financiers de l’ancien exécutif communal.

Les mêmes sources avancent, par ailleurs, que l’enquête est toujours en cours. D’autres employés et responsables de l’APC devraient être auditionnés prochainement. Un dossier ficelé sera transmis au wali de Bouira ainsi qu’aux autorités judiciaires, dès l’achèvement de cette enquête.

R.B./O.K.

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