Le conflit qui couvait entre certains groupes de travailleurs de la SNVI a fini par s’exprimer, hier, mais d’une manière violente. Sans afficher clairement leur affiliation à une quelconque corporation syndicale, cette masse d’employés a systématiquement bloqué l’axe de la RN12, qui relie Alger à certains centres urbains de sa banlieue Est. La question du retard de perception de leurs salaires a été mise en avant par ces protestataires. Cette action pacifique a vite dégénéré en affrontements violents avec les forces anti-émeutes de la gendarmerie, qui avaient tenté de les éloigner pour rétablir la circulation routière. Aux environs de 10h30, on faisait état d’au moins une quinzaine de blessés des deux côtés, et une dizaine d’employés interpellés par les gendarmes. »Cela fait presque une semaine que nous attendons nos salaires, mais en vain », s’inquiétèrent de nombreux employés, en ajoutant qu’ils ne demandent que leurs mensualités. Mais leurs collègues, et ils sont nombreux, n’omettent pas de s’enquérir de l’avenir de leur entreprise en cette période de crise économique conjoncturelle. »Aujourd’hui, c’est le blocage du salaire et demain c’est la privatisation totale de notre unité », tempêtent-ils. Aux environs de midi, le calme y est revenu et les principaux délégués du mouvement commençaient à réfléchir sur les démarches à entreprendre pour libérer leurs camarades, a-t-on rapporté. La dite manifestation a été apparemment déclenchée, hier, sans l’aval de l’UGTA, qui est pourtant très représentative au niveau de toute la zone industrielle de cette banlieue Est de la capitale. Mais des représentants du PT et du CLA, syndicat des enseignants, s’y étaient manifestés à travers des déclarations soutenant les travailleurs.
Salim Haddou