«Tamazight doit devenir une langue vivante»

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Docteur Hocine Toulait, expert des langues officielles établi au Canada, a animé, hier à l’auditorium du campus d’Aboudaou, une conférence ayant pour thème «Tamazight à la croisée des chemins, nécessité d’une réflexion sur les choix porteurs de la paix et de la prospérité».

Cette réflexion autour d’une politique linguistique, soulignera le conférencier, est imposée par la conjoncture du moment, du fait qu’il est temps de faire des choix. S’il faut considérer cette langue comme un patrimoine, il faut à ce moment-là la mettre au musée, si on veut qu’elle soit vivante, il faut mettre tous les moyens pour qu’elle soit utilisée par la population, qu’elle vive et qu’elle fasse vivre. «La développer par l’écrit est plus que nécessaire», dira l’orateur, qui rappellera qu’au jour d’aujourd’hui, «chaque geste de communication entraîne, normalement, l’écrit». Tamazight doit devenir une langue vivante qui occupe sa place dan la communication. Il rappellera l’adage qui dit que n’importe quelle langue morte, mise au contact de la population, devient vivante. Pour argumenter sa vision des choses en la matière, il citera quelques exemples de pays ayant plusieurs langues mais qui servent de trait d’union entre les différentes populations qui y habitent. L’exemple le plus concret, selon Docteur Toulait, est le Sri Lanka où, selon l’un des experts de ce pays, la loi sur les langues officielles est devenue un traité de paix entre les tamouls et les cinghalais. Il citera également le cas de la Suisse où les romanches ne représentent que 2% de la population et pourtant, leur langue est aussi officielle que l’allemand, l’italien et le français. Il parlera également de l’intérêt à apporter à l’enseignement en général dans le cadre de l’officialisation de la langue amazighe.

A. Gana

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