Un exécutif technocrate pour une mission économique

Partager

Le nouveau gouvernement Tebboune, connu depuis avant-hier, est à première vue technocrate, la plupart des ministres étant plus des initiés dans le secteur dont ils ont la charge que des politiques rompus à l’activité de scène.

Aussi, plusieurs lourds de l’ancienne équipe ont été remerciés, sans doute pour diverses raisons. A commencer par le remplacement inattendu de Sellal qui avait mené pour rappel toute une série de contacts dès le lendemain des législatives. Le raccourci vite trouvé par certains observateurs, relayés d’ailleurs par quelques canaux étrangers, le donne «retiré pour se mettre à la réserve de la République», à entendre par là la succession de Bouteflika, ouvertement suggérée d’ailleurs. Dans cette catégorie des réputés ministres puissants débarqués, on citera aussi les Boudiaf, Bouchouareb, tout comme Bouterfa dont le départ n’était pas des plus prévisibles. Cela dit, les ministres restants sont Nourreddine Bedoui, à l’Intérieur, Tayeb Louh à la Justice, Nouria Benghabrit à l’Education, Mohamed Aissa aux Affaires religieuses, Tayeb Zitouni aux Moudjahidine, Azzedine Mihoubi à la Culture, El Hadi Ould Ali à la Jeunesse et les sports, Abdelkader Hadjar à l’Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki à la Formation professionnelle et Houda Ferraoun, au ministère de la Poste et des Technologies de la Communication. Certainement, ceux qui sont restés, ils le doivent à l’acuité des dossiers dont ils ont la charge mais aussi aux bilans déjà réalisés. Ce qui ne veut pas dire que les ministres remerciés sont de moindre compétence. Les portefeuilles ayant changé de titulaires : Nouredine Bouterfa, remplacé par Mustapha Guitouni, Hamid Grine remplacé par Djamal Kaouane, le wali d’Oran, Abdelghani Zalane, nommé au ministère du Transport en remplacement de Boudjemâa Talai, le wali d’Annaba, Chorfa Youcef, à l’Habitat, en remplacement d’Abdelmajid Tebboune…

«Assurer la reconversion économique»

Au registre des départ d’un aller simple, on citera donc Abdeslam Bouchouareb, Abdeslam Chelghoum, Aïcha Tabagou, Mounia Meslem, Abdelwahab Nouri, Abdelmalek Boudiaf, Mohamed El Ghazi et Ramtane Lamamra qui ont quitté le gouvernement sans vraiment s’y attendre, même si pour Lamamra, il se dit que le concerné aurait manifesté son vœu de partir au Président, il y a de cela déjà quelque temps. Mourad Zemmali lui remplace Mohamed El Ghazi au département du Travail. Le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, est désigné au Commerce dont l’intérim était assuré par Tebboune depuis le décès de Bekhti Bélaib. Ghania Eddalia, nommée ministre de la Solidarité et Tahar Khaoua retrouve son poste de ministre chargé des Relations avec le parlement. Abderrahmane Raouiya, DG des impôts, fait son entrée aux Finances, alors que Mokhtar Hasballaoui lui hérite du ministère de la Santé en remplacement de Boudiaf. Messaoud Benaggoun est nommé ministre du Tourisme, Zahra Zerouati ministre de l’Environnement et Abdelkader Bouazghi, wali de Blida, ministre de l’Agriculture. Dans les postes dits de souveraineté, Gaïd Salah reste vice-ministre de la Défense nationale et Abdelkader Messahel promu ministre des Affaires étrangères. On pourrait dire que le nouvel exécutif aura fort à faire, d’une part, bien gérer la crise et ce qui en découlerait fatalement, et d’autre part, s’occuper des prochains rounds de négociations avec l’OMC, un processus qui tarde à être mené à bon port. Aussi, une reconversion économique « nécessaire » et « urgente » sera sans doute la priorité de la nouvelle équipe gouvernementale pour que l’Algérie ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures. Une mission sur laquelle d’ailleurs le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a eu à s’exprimer. «Une autre priorité s’impose et c’est la reconversion de notre économie, qui a été entamée par mon prédécesseur, ami et frère, Abdelmalek Sellal. Une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures», a indiqué M. Tebboune, au terme de sa prise de fonction officielle, lors d`une cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, M. Sellal. Le mot est prononcé, «la reconversion économique», c’est donc à cela que s’attèlera le nouveau gouvernement.

Sadek A. H.

Partager