Le FFS et le RCD à la peine !

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D’ores et déjà, les deux partis traditionnellement majoritaires en Kabylie, le FFS et le RCD en l’occurrence, sont mis à rude épreuve sur la scène politique locale. Une scène qui se mue continuellement, laissant entrevoir une reconfiguration totale de la carte politique.

Sérieusement malmenés par le redéploiement du FLN et du RND, notamment lors des élections locales de 2012, les traditionnels partis de l’opposition ancrés en Kabylie, le FFS et le RCD, s’avèrent être dans une position pas du tout confortable à la veille du renouvellement des APC et APW, prévu le 23 novembre. Les difficultés que rencontrent ces deux formations politiques, du moins dans la wilaya de Tizi-Ouzou, pour confectionner leurs listes dans plusieurs communes est l’illustration parfaite de leur incapacité à évoluer sur un terrain qui se referme de plus en plus. Un terrain, pour ainsi dire, sclérosé, paralysant, de fait, toute tentative de rebondissement. L’élan de sauvetage que devra prendre le RCD, pour la reconquête d’une vingtaine de communes qui lui ont «filé» en 2012, ne sera pas d’un envol aisé, bien que, dans au moins une dizaine de ces mairies, le parti de Mohcine Belabbes ait fait appel à ses anciens maires. Populaires et loyaux, tels qu’ils sont qualifiés par le parti qui, pourtant, n’a pas hésité à les lâcher lorsqu’ils étaient au sommet de leur verve. Quid de la mairie du chef-lieu de wilaya ? A en croire des sources très proches du parti, ce dernier a opté pour le jeune militant Hamid Bouzeguene, qui jouit d’une «dynamique militante et de sympathie sociale» auprès des siens, pour mener la liste pour l’APC de Tizi-Ouzou. Bien qu’il soit espiègle et discipliné, ce militant, élu sur la liste de l’actuel maire Aït Menguellet, aura des difficultés comparables à celles du bisounours face aux gladiateurs. Alors que le parti avait encore une assise plus au moins fiable et que sa liste fut conduite par le très populaire Ouahab Aït Manguellet en 2012, l’APC de Tizi-Ouzou a failli basculer vers le groupe FLN. C’est une rude concurrence qui s’annonce, donc, pour la prise de la mairie de Tizi-Ouzou. Le FLN, dont le tête de liste doit être avalisé par la Commission nationale, nourrit l’espoir de prendre sa revanche, bien que cela paraît, d’ores et déjà difficile, mais pas impossible. Ensuite le FFS qui, bien qu’affaibli par l’épisode de suspension de son fédéral, compte jouer son va-tout avec le rappel des troupes. Rachid Asma, candidat malheureux de 2012, pourra figurer cette fois-ci sur la liste. Cependant, le plus vieux parti de l’opposition risque encore de laisser des plumes dans les autres communes de la wilaya. La concurrence s’avère déjà sérieuse dans plusieurs municipalités avec l’entrée en jeu d’anciens militants de ce parti, à l’instar de ceux qui ont fait allégeance au meneur de la liste indépendante aux législatives, Belkacem Ben Belkacem, transfuge du FFS, mais qui avait réussi à se faire réélire, en 2012, dans sa commune. Député depuis mai dernier sous la couleur de «Izuran» (Les racines, ndlr), Ben Belkacem présentera une liste aux communales d’Assi Youcef, mais fera fusion avec l’autre entité indépendante gagnante lors des législatives, «Initiative citoyenne» en l’occurrence, de Nordine Aït Hamouda, dans plusieurs communes. L’alliance de ces deux entités politiques se fera également autour de la liste de candidats à l’APW. D’aucuns tablent, d’ailleurs, sur la profusion des listes indépendantes. Même si elles seront confectionnées localement, sans qu’il y ait des corrélations entre elles au niveau de l’ensemble des communes, à l’exception de celles d’Izuran et Initiative citoyenne, les candidats sans couleur politique ont de très fortes chances de surclasser les listes partisanes.

Mohand Arezki Temmar

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